Bouder l'avion pour de la choré écolo : le mode de vie d'un chorégraphe français

Le Français Jérôme Bel, enfant terrible de la danse contemporaine, refuse de prendre l’avion, pas question non plus de participer aux spectacles d’artistes peu ou pas engagés contre le réchauffement climatique. De cette manière, le chorégraphe veut contribuer à la réduction de l’empreinte carbone.

Il rejoint donc les rangs des adeptes du flygskam. Non ce n’est pas le nom du dernier meuble d’une grande marque de meubles suédois, mais c’est bien du suédois. Flygskam, ça veut dire "la honte de prendre l’avion". Un mouvement qui prend de l’ampleur en suède, où de plus en plus de personnes délaissent l’avion. Le secteur de l’aviation représente encore environ 2 à 4% des émissions de dioxyde de carbone (CO2) mondiales et 12% des émissions liées aux transports. Et cela n’a pas échappé aux Suédois et à Jérôme Bel.

"Comme Greta Thunberg, qui a commencé la grève de l’école, je fais la grève des spectacles et des compagnies de danse qui continuent de polluer !", explique le chorégraphe français. Cette philosophie de vie a complètement changé sa façon de travailler. En ce moment, pour son dernier spectacle, il répète par téléconférence avec une danseuse de New York. Dans la pratique, ça lui cause quand même quelques soucis techniques, comme des problèmes de connexion et le prix du train est aussi assez cher. Le Français peut se le permettre, vu qu’il a déjà une certaine notoriété, il ne risque pas de perdre son travail. Ce qui n’est peut-être pas le cas de tous les chorégraphes ou artistes. Mais plus globalement, cela peut quand même pousser chacun à réfléchir à ses déplacements.

Bouder l’avion et prendre le train

Ce désamour pour les avions a fait naître un autre phénomène en Suède : le trainbrag, la fierté de prendre le train. Comme la Suédoise, Greta Thunberg qui s’est rendue en janvier dernier depuis Stockholm au Forum économique mondial de Davos en Suisse, après 32 heures en train. Une tendance qui s'observe dans les trains : en un an, le nombre de passagers dans les trains de nuit a augmenté de 25 à 60% sur les trajets qui relient le sud de la Suède à la Laponie.