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Bourvil : sa carrière en films et en chansons

© Archives de la famille Zaninetti

Par Christian Rousseau via

Grand admirateur de Fernandel, il tente de devenir artiste lui aussi en se créant un rôle caricatural de paysan normand naïf et benêt. Au départ musicien et chanteur de music-hall et d’opérette avec des titres comme À bicyclette, Salade de fruits et La Tendresse, il se tourne rapidement vers le 7e art et marquera le cinéma français avec des films comme La grande Vadrouille, Le Corniaud, Le Cercle rouge ou La Traversée de Paris. Plongée dans sa carrière avec notre spécialiste cinéma, Dick Tomasovic.

 

En fait, c’est quoi Bourvil ?

Rien ne prédestinait Bourvil à devenir l’immense star qu’il est devenu. Il est né en 1917. Son père est mort peu avant. Il vient d’une famille d’agriculteur. A priori, il devait continuer dans cette voie.

Pendant l’occupation, il va exercer un tas de métiers : garçon de courses, instituteur, plombier… Mais ce qui l’intéresse le plus c’est de faire le pitre. Il commence dans les banquets, dans les kermesses de village ?

Il va développer un humour à la comique troupier. Un personnage dans la plus pure tradition française de l’époque. Un français très moyen, voire un peu benêt mais qui a le bon sens pour lui.

Tendresse, c’est un mot qui le définit bien. Même quand il joue des rôles cruels, il reste de la tendresse dans son regard. Ce qui fait qu’il est toujours dans nos mémoires, c’est qu’il est attendrissant.

Bourvil, c’est aussi un physique mais c’est aussi une voix

Bourvil n’a pas un physique de jeune premier. " A priori, il a une dégaine de paysan, le nez un peu crochu. On pourrait dire qu’il a un corps assez inoffensif "

Par contre, ce qui va l’identifier très vite. C’est sa voix. Assez fluette, qui monte très rapidement dans les aiguës et qui peut être assez nasillarde.

Il connaît tous les trucs pour faire rire avec sa voix. Il sait bégayer légèrement, placer des attentes dans ses phrases mais aussi prendre des voix ou des tons qui vont surprendre.

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Bourvil chanteur

On connaît également Bourvil en tant que chanteur. Il la connaissait très bien, il en avait même une connaissance encyclopédique. C’était d’ailleurs un ami très proche de Georges Brassens.

Il entamera d’abord une carrière de chanteur avant d’aller vers le cinéma. Il commencera très tôt. Il a 28 ans lorsqu’il interprète "Les crayons ".

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Bourvil au cinéma

Son idole, c’est Fernandel. Il deviendra une grande vedette comme lui. Ils partagent quelques points communs. Ils n’ont pas un physique avantageux, ils ont, tous les deux, une voix particulière. Et ils poussent également la chansonnette.

Fin des années 40, Bourvil débutera au cinéma en faisant de la figuration. En 1952, il décroche son premier grand rôle dans Garou Garou passe muraille

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Aujourd’hui, on dirait que ses personnages sont assez " cartoon ". Il a des attitudes d’enfant et a toujours l’air étonné de ce qui lui arrive. Mais une constante restera dans sa carrière. C’est la combinaison comédie et chanson comme cela a été le cas dans " Le trou normand ". N’oublions pas qu’il jouera également des rôles dramatiques dans Les Misérables ou La traversée de Paris.

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Très vite, il enchaînera les succès au cinéma.

 

  • Les Misérables ► 10 millions de spectateurs
  • La cuisine au beurre ►7 millions
  • Le chanteur de Mexico ► 4 millions
  • Le jour le plus long ►12 millions

La rencontre avec Gérard Oury et Louis de Funès

Au milieu des années 60, Bourvil va faire une rencontre absolument magistrale avec Gérard Oury et Louis de Funès. A l’époque Bourvil est une immense star. De Funès, lui, vient seulement de connaître ses premiers succès avec " le gendarme à Saint-Tropez ".

Ensemble, ils vont tourner " Le corniaud " qui totalisera plus de 12 millions d’entrées.

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Bourvil est un vrai tendre. Et pourtant, les rapports entre les deux acteurs n’ont pas toujours été simples.

Pour l’anecdote, la première fois que de Funès va venir visionner les rushes du film, il ne verra que des scènes où Bourvil est présent et pas lui. Il sort de la salle, va faire une crise de jalousie. Pendant deux jours, il va jouer n’importe comment. Gérard Oury va lui réécrire quelques scènes où il peut donner libre cours à son génie.

Bourvil va aussi demander que De Funès apparaisse en haut de l’affiche, au même niveau que lui.

En 1966, le duo se retrouvera dans "La grande vadrouille".


►►► A lire aussi : [SERIE] Bourvil dans tous ses états


 

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Cela deviendra le film le plus vu avec 17 millions de spectateurs. Il faudra attendre les ch’tis et intouchables pour battre ce record.

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