JO Paris 2024

Breakdance aux JO : "Il va y avoir un cercle vertueux, la culture offre au sportif et le sportif va rendre à la culture"

Par David Houdret via

Le breakdance sera un des nouveaux sports aux Jeux Olympiques de Paris en 2024. En Belgique, quelques danseuses et danseurs, b-girls et b-boys, vont tenter de se qualifier. Nous sommes partis à la rencontre de l'un d'entre eux, Lucas El Raghibi, dit "Lucky". Il s’entraine régulièrement à l’école de danse " Chic A Funk " à Jambes, près de Namur. Cet ingénieur civil de 24 ans partage son temps entre sa passion et son boulot de chercheur à l’UCL. "Lucky" vient, d'ailleurs, de signer son contrat pro de sportif de haut niveau à l'ADEPS. (Re)découverte d’une discipline et, surtout d’une philosophie de vie.

Le premier contact avec le breakdance, c'était quand ?

"J’ai commencé fort jeune, donc je n’ai pas nécessairement des souvenirs super concrets. Je recopiais juste mon grand frère qui lui faisait du break à la Maison des jeunes de Charleroi. Et donc moi, à la maison, j’essayais simplement de copier ce qu’il faisait, de reproduire quelques petits mouvements. Et, simplement, essayer de le rendre fier."

Pourquoi le breakdance ?

"Le break m’a toujours beaucoup parlé pour cet aspect musical et aussi cet aspect créativité. Où on cherche à débloquer des nouveaux mouvements, les modifier, les faire un peu à sa sauce et vraiment essayer de trouver SA façon de s’exprimer. J’aime bien me creuser la tête, passer des heures à me mettre dans des positions inimaginables."

La musique est clé dans le break, on danse sur la musique, on s’adapte à la musique, on suit le rythme de la musique.

"On va décortiquer ce qu’on entend. On n’écoute pas juste la musique pour l’écouter. On essaie vraiment de la comprendre et la laisser mouvoir, faire bouger notre corps. Si s’entraîne toujours sur le même type de musique, on va toujours développer le même type de mouvement et donc c’est important de tester plein de styles de musique différents pour justement essayer de voir quelles inspirations, quelle créativité ça peut m’apporter."

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C'est quoi le breakdance ?

"Le break, ça vient du milieu urbain, ça vient de la rue. Il est apparu dans le Bronx, un quartier de New-York, il y a quelques années de cela. Je dis toujours que la danse, c’est un moyen d’expression. C’était essentiellement un moyen d’expression de ces gens-là dans les banlieues, à l’époque. Et donc, c’est sûr qu’il y a cette façon d’être un peu "bad boy", un peu provocateur, qui est fort présent dans le break où on essaye finalement d’être cool. D’être LE plus cool et de montrer ce qu’on sait faire. De montrer que là, on est le plus fort, dans le cadre de cet échange avec un autre danseur."

Il y a vraiment cette analogie que l’on peut faire entre la danse et la discussion.

"C’est-à-dire que moi, je parle avec mon vocabulaire qui sont mes "moves" et qui est mon interprétation de la musique. Mon adversaire va, lui, parler avec son vocabulaire et on va échanger. C’est-à-dire que je vais faire mon round, je vais danser et lui va me répondre. Ce n’est pas une discussion qui est dénuée de sens. Il va essayer de me répondre par rapport à ce que moi j’ai fait."

Le breakdance au Jeux Olympiques ?

"Le break existait avant d’être aux JO. Il a son histoire. Il a ses valeurs. Il a son mode de fonctionnement. Et maintenant, il y a cette deuxième branche qui est le break plus sportif. Donc il faut bien sûr s’adapter, s’ajuster. On a donc deux courants qui ne sont pas antagonistes mais plutôt complémentaires. On va vraiment avoir l’occasion de générer de nouvelles opportunités. Il va vraiment y avoir un sentiment de cercle vertueux où la culture offre au break sportif et le break sportif va rendre à la culture. Donc je trouve cela super positif."

"Même si le break n’était pas aux Jeux Olympiques avant… Petit, cela a toujours été dans la culture et dans les traditions de regarder les JO à la télé. C’est quelque chose qui réunit beaucoup les gens et qui inspire, qui motive. On a toujours regardé cela en étant impressionné. De se dire WOW, le niveau qu’il faut être juste pour être aux JO. C’est impressionnant. Et je pense que cela pousse vraiment à vouloir s’investir dans sa passion, le plus possible…"

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