Le président brésilien Jair Bolsonaro a pris lundi un décret qui modifie les règles de la modération de contenu sur les réseaux sociaux et pourrait, d'après les critiques, entraver le combat contre la désinformation.
Le décret, à effet immédiat mais qui doit être entériné par le Congrès pour qu'il ait force de loi, vise à combattre "la suppression arbitraire et injustifiée de comptes, profils et contenus par les fournisseurs", explique le secrétariat à la Communication du gouvernement.
Le président d'extrême droite, qui s'est déjà fait retirer des contenus pour diffusion de fausses informations sur le Covid-19, qualifie de "censure" la suspension de comptes ou la suppression de contenus que les plateformes ont appliquées à son encontre et à celle de certains de ses partisans.
La nouvelle disposition établit une série d'hypothèses pour lesquelles il y aurait un "juste motif" pour supprimer des contenus ou suspendre des utilisateurs (par exemple la commission de délits, de violences) et impose de nouveaux protocoles aux plateformes pour appliquer ces suspensions.
"Cette mesure provisoire limite de manière significative la capacité de restreindre les abus sur nos plateformes", a réagi un porte-parole de Facebook dans un email envoyé à l'AFP. Le réseau social "est en ligne avec l'expression de plusieurs spécialistes et juristes, qui affirment que la proposition viole les droits et les garanties constitutionnels".