Le chef Raoni, fer de lance de la lutte des indigènes du Brésil, a lancé un appel à l'aide à l'ancien et peut-être futur président brésilien Lula, avant de faire une tournée en Europe en septembre, a annoncé mardi une ONG française.
Le célèbre cacique au plateau labial a transmis une lettre à Luiz Inacio Lula da Silva par l'intermédiaire de la princesse Esmeralda de Belgique, qui tourne un documentaire et est accompagnée de l'ONG Planète Amazone.
La princesse Esmeralda dans le village de Raoni, 60 ans après son père
Cette militante engagée du climat et des droits indigènes vient de passer cinq jours "très émouvants" dans le village de Raoni, dans le Xingu (Etat du Mato Grosso, centre-ouest), 60 ans après son père, le roi Leopold III, qui y avait connu Raoni tout jeune.
"C'est lui qui m'a demandé de transmettre cette demande à Lula, avec lequel il veut établir un dialogue. Avec l'autre candidat il ne peut pas établir de dialogue", ajoute-t-elle au sujet du président d'extrême droite Jair Bolsonaro.
La princesse Esmeralda a précisé avoir rencontré mardi Lula à Sao Paulo "en tant que journaliste et activiste, pas en tant que membre de la famille royale belge".
Trois demandes
Dans cette lettre vue par l'AFP, Raoni adresse trois demandes au chef de la gauche brésilienne "au cas où" il serait élu: "s'engager à démarquer toutes les terres indigènes du Brésil"; "renforcer la Funai" et nommer un indigène à la tête de cet organisme gouvernemental chargé des autochtones; et intégrer des représentants indigènes de chaque région du Brésil dans le ministère des Affaires indigènes qu'il s'est engagé à créer.
Une tournée à Paris, Bruxelles et Londres
Raoni va par ailleurs "faire une tournée à Paris, Bruxelles et Londres fin septembre-début octobre qui coïncidera avec l'élection présidentielle au Brésil", a annoncé Gert-Peter Bruch, président de Planète Amazone, ajoutant que Raoni "souhaite rencontrer (le président français Emmanuel) Macron en tout premier".
Raoni accuse le président Bolsonaro de "persécuter" son peuple et l'a attaqué devant la Cour pénale internationale pour "crimes contre l'humanité".
Les indigènes se plaignent des invasions de leurs terres par des orpailleurs, bûcherons ou agriculteurs qui apportent violences, maladies et destruction de la forêt.