Plusieurs parlementaires d'opposition au Brésil ont réclamé mardi l'ouverture d'une enquête contre le président Jair Bolsonaro et son ministre de l'Éducation, Milton Ribeiro, accusés de trafic d'influence en faveur d'alliés politiques de pasteurs évangéliques.
Lui-même pasteur, "Milton Ribeiro a transformé son ministère en foire pour ses basses manigances, négociant des faveurs aux yeux de tous. Je vais demander à la Cour suprême l'ouverture d'une enquête sur ces révélations gravissimes", a annoncé sur Twitter Fabiano Contarato, sénateur du Parti des Travailleurs (PT, gauche) de l'ex-président Luiz Inacio Lula da Silva.
Des écoles priorisées
Le scandale a éclaté quand le quotidien Folha de S. Paulo a dévoilé mardi le contenu d'un fichier audio dans lequel le ministre de l'Éducation affirmait qu'il accordait en priorité des subventions aux écoles de municipalités gérées par des "amis" de deux influents pasteurs évangéliques, à la demande du président Bolsonaro.
"Ma priorité, c'est de m'occuper premièrement des municipalités qui en ont le plus besoin et, deuxièmement, de tous les amis du pasteur Gilmar", a dit Milton Ribeiro, lors d'une réunion en présence des pasteurs Gilmar Santos et Arilton Moura, qui exerceraient, selon le journal, une grande influence au sein du gouvernement.
C'est une demande spéciale du président de la République
"C'est une demande spéciale du président de la République, pour (le pasteur) Gilmar", a ajouté le ministre.
Ces révélations ont suscité un tollé et un groupe de députés d'opposition a également demandé l'ouverture d'une enquête à la Cour suprême.
Milton Ribeiro a rejeté les accusations de trafic d'influence assurant dans un communiqué que le président Bolsonaro ne lui avait "pas demandé d'accorder la moindre faveur" à qui que ce soit.