Presque deux ans jour pour jour après l’invasion du Capitole à Washington, le monde a assisté ce 8 janvier à des images similaires au Brésil : des centaines de partisans de l’ex-président Jair Bolsonaro réunis à Brasilia, pour contester le résultat de l’élection et occuper un lieu de pouvoir, la place des Trois Pouvoirs, où se trouvent le Congrès, la cour de Justice et le palais présidentiel.
Vêtus pour beaucoup du maillot de l’équipe de football du Brésil (dont plusieurs joueurs se sont affichés bolsonaristes), les manifestants ont aussi envahi le Congrès, détruisant plusieurs objets, dont les armoiries de la République et le buste de Rui Barbosa, écrivain et figure du socialisme au Brésil.
Des images similaires, à un détail près : l’attitude de l’armée présente sur place, qui, à Brasilia, a fait preuve d’une certaine passivité. Plus qu’un laisser-faire : une protection, vis-à-vis de la police, explique Rodrigo Nabuco de Araujo, maître de conférences en civilisation d’Amérique latine à l’Université de Reims. "L’armée s’est interposée à la police avec des soldats pour empêcher la police de déloger ces vandales, les a protégés avec ses armes en disant qu’ils se trouvaient sur une zone militaire", raconte-t-il.