Il s’appelle Bruno, mais dans le peloton, c’est "nounours" son surnom. "C’est Frédéric Amorison qui m'appelait comme ça dans l’équipe Landbouwkrediet" sourit Bruno Delbecq. Soigneur au sein de la formation Intermarché-Wanty-Gobert Matériaux, l’homme de 56 ans roule sa bosse sur les courses pros depuis près de 20 ans. Travailleur de l’ombre, à l’écoute et aux petits soins pour ses coureurs, le Belge n’est jamais très loin de ses bidons. Le cyclisme a toujours occupé une place importante dans sa vie. La passion naît dès sa plus tendre enfance. Le jeune Bruno attrape le virus du vélo à Sirault, petit patelin de la province de Hainaut.
"Mon papa est un fana de vélo" raconte Bruno Delbecq. "On a toujours roulé à vélo dans la famille. On suivait les courses. Il y avait énormément de courses de jeunes dans le village. Je n’imagine pas ma vie sans le vélo. Comme tout gamin, j’ai fait du vélo mais vraiment en amateur. Dans les courses ‘tout coureur’ comme on disait dans le temps. Mais je suis plus fort comme soigneur que comme coureur... (rires)".
Dans la région, Bruno devient la cheville ouvrière du VC Haut-Pays. Un club de jeunes dont il sera le président. Au fil du temps, l’homme porte plusieurs casquettes. Organisateur, formateur mais surtout... soigneur. Un métier qu’il apprend sous la houlette d’Eddy De Groote, ancien soigneur d’Erik Zabel.
"A la base, quand j’avais mon club de jeunes, je m’étais associé avec Marcel Torrekens. C’est lui qui m’a ouvert la porte" se souvient le soigneur de l’équipe Intermarché-Wanty-Gobert Matériaux. "J’avais un peu peur de franchir le pas, mais Marcel m’a conseillé d’aller suivre les cours en Flandres chez Eddy De Groote. Et Marcel m’a servi de cobaye sur la table... (rires). C’est parti comme ça. J’ai massé les jeunes de mon équipe comme Romain Zingle qui est devenu professionnel. Puis, les coureurs de Jean-François Bourlart au VC Ath et au Groupe Gobert avant de passer chez Wallonie-Bruxelles et Landbouwkrediet. C’est chez Gérard Bulens que j’ai fait mes armes. J’ai appris beaucoup là-bas pendant 4 ans. Je faisais toutes les grosses pattes, tous les sprinteurs. Stijn Steels par exemple qui roule aujourd’hui chez Quick Step. Il était tout jeune, mais il avait des cuisses énormes. J’ai aussi été marqué par le professionnalisme de Sven Nys".
Chez Landbouwkrediet, je faisais toutes les grosses pattes...