Le son d’un chausson de pointe, manœuvré par un corps gracieux sur le plancher d’une scène de la capitale.
Cela faisait 36 ans, 36 longues années, qu’aucune compagnie de ballet professionnel "bruxelloise" n’avait fait résonner cette musique du geste dans sa propre ville.
Depuis la disparition du Ballet du XXe siècle, fondé et dirigé par le mythique Maurice Béjart, jusqu’à sa dissolution, en 1987. Après quoi, le ballet bruxellois avait été laissé aux compagnies étrangères ou scolaires.
36 années s’écoulèrent jusqu’à ce qu’une ballerine et chorégraphe Japonaise de renom, Aki Nishio, amoureuse de Bruxelles depuis ses 15 ans, ne décide de fonder le "Brussels City Ballet" pour ne pas laisser mourir le ballet bruxellois.
"Quand j’ai décidé de revenir en Belgique, j’espérais que la situation du ballet et de la culture aurait changé, mais ça semblait être devenu pire. C’est le cœur de l’Europe et le centre de la Belgique, ici nous avons besoin d’une compagnie nationale" explique la chorégraphe.
L’ambition est donc bien là, et la joie de voir revenir un ballet professionnel dans la capitale semble nettement partagée par les danseuses de la compagnie.
Daphné Verstappen est l’une d’elles : "A Bruxelles on ne trouve pas de compagnie professionnelle pour évoluer directement après notre école, donc la plupart des gens partent… Notamment vers l’Allemagne. Je suis très contente de pouvoir danser dans ma ville natale ! Ça me réjouit beaucoup" raconte la jeune danseuse.
"Figures in trav’lin’light", la première production du Brussels City Ballet sera présentée ce vendredi soir au public bruxellois : un ballet néoclassique mais au thème très contemporain.
"Ça parle de la vie sociale actuelle. Ça traite de nous et de vous. Dans nos vies, les choses deviennent parfois fausses ; on doit toujours suivre là où la société va… Donc je veux raconter nos vies humaines, sur scène aujourd’hui" ajoute Aki Nishio.
"Figures in trav’lin' light", c’est à voir ce vendredi à Bozar et si vous n’avez pas vos billets pas de panique. Le merveilleux chant des chaussons est encore à l’affiche de Bozar samedi, pour deux représentations.