Deux femmes, âgées de 26 et 21 ans, ont été en grande partie acquittées des charges de trafic d'êtres humains et d'exploitation de la prostitution pour lesquelles elles étaient poursuivies. Le tribunal correctionnel de Bruxelles a seulement reconnu mercredi coupable la plus âgée des deux de faux en écriture et l'a condamnée à une peine de travail de 80 heures. La plus jeune a été totalement acquittée.
Le parquet avait requis deux et trois ans de prison à l'encontre des prévenues.
En juin 2019, la police était intervenue dans une habitation de La Louvière, en raison d'un conflit entre une travailleuse du sexe et son client. Plusieurs femmes qui se prostituaient se trouvaient dans la maison. Elles ont expliqué à la police qu'elles devaient donner la moitié de leurs revenus à la jeune femme qui avait mis l'habitation à leur disposition. Cette femme et son amie plus jeune organisaient également les rendez-vous entre les travailleuses du sexe et la clientèle, selon leurs dires.
Position de vulnérabilité
Pour le parquet, il était clairement question de trafic d'êtres humains et d'exploitation de la prostitution. Les travailleuses du sexe ne parlaient pas un mot de néerlandais ou de français, et se trouvaient ainsi dans une position de vulnérabilité, avait argué le ministère public.
La défense des deux prévenues avait, elle, rejeté les préventions de trafic d'êtres humains, mettant en exergue que les prostituées fixaient elles-mêmes leurs tarifs et leurs rendez-vous. "Les travailleuses du sexe devaient payer bien moins que la moitié de leurs revenus, il n'est pas question d'abus ici", avait défendu le conseil de la prévenue âgée de 26 ans.
Le tribunal a estimé que le parquet n'avait pas été en mesure d'étayer suffisamment les charges retenues contre le duo et a acquitté totalement la prévenue âgée de 21 ans. L'autre a écopé de 80 heures de travail pour faux en écriture.