Dans son plan de gestion des ressources et des déchets, la région bruxelloise se réserve la possibilité d’interdire la distribution de la publicité non nominative et de la presse gratuite sauf pour les citoyens qui en feraient la demande expresse, comme c’est le cas à Amsterdam depuis le 1er janvier 2018. Là-bas, les habitants qui souhaitent recevoir la publicité non nominative et la presse gratuite doivent se procurer un "Ja ja sticker", un autocollant "oui pub" et l’apposer sur leur boîte. Une mesure qui a profondément modifié la quantité de déchets produite, puisqu’aujourd’hui à peine une boîte sur 5 reçoit les dépliants publicitaires (contre une sur deux avant l’adoption de la mesure) et la municipalité nous affirme que pour chacune de ses boîtes sans pub, 33 kg de papier sont économisés.
A Bruxelles, ça fonctionne dans l’autre sens : en vertu d’une ordonnance de 1999, le "toutes-boîtes" est interdit sous peine d’amende lorsqu’un autocollant Stop Pub est collé sur la boîte aux lettres. En l’absence de cette signalétique, le dépliant peut être déposé. D’après l’administration Bruxelles environnement, ce n’est pas loin de 3000 tonnes de déchets qui sont ainsi épargnées chaque année. " Un autocollant ce n’est qu’un tout petit geste mais c’est 16 kg de papier économisé par boîte aux lettres par an. C’est proportionnellement le geste le moins contraignant avec le plus d’impact", explique Céline Schaar du département "déchets" de l’administration régionale. Ne pas produire de déchets a un impact phénoménal, poursuit-elle : "Pour une tonne de déchets produite, c’est 60 tonnes de ressources qui sont exploitées pour l’extraction des ressources, le transport, la manufacture. Donc tout kilo de déchet épargné c’est 60 fois plus de ressources naturelles qui ne sont pas exploitées".
Aujourd’hui, à Bruxelles, 180.000 boîtes aux lettres affichent cet autocollant Stop Pub. Pas loin d’une boîte sur trois. Si la région bruxelloise décide de suivre l’exemple d’Amsterdam, elle devrait sans doute voir augmenter le nombre de boîtes sans pub. Mais elle devra sans doute aussi faire face à une résistance du secteur de l’imprimerie des "toutes-boîtes". Aux Pays-Bas, des recours ont été introduits devant les tribunaux : jusqu’ici la municipalité a eu gain de cause même s’il reste une action inachevée devant la Cour de cassation.