Les plexiglas qui empêchent les sans-abri de s’abriter sous les pavillons d’octroi de la porte d’Anderlecht, sur le territoire de la Ville de Bruxelles, ne seront pas autorisés. Ils sont illégaux, indique le secrétaire d'Etat régional en charge du Patrimoine, Pascal Smet (One. brussels/Vooruit). Illégaux, parce qu’installés sur des édifices classés, érigés entre 1835 et 1836. De style néoclassique d’ordre toscan, les deux pavillons marquent les anciennes limites de Bruxelles. Aujourd’hui, ils constituent notamment l’entrée du Musée des égouts.
L’affaire des douchettes anti-sans-abri
Ce quartier, marquant le début de la chaussée de Mons, est connu pour sa concentration importante de sans-abri. Y sont présentes des familles roms qui ont pu, à une époque, trouver refuge autour et dans ces pavillons. Une solution comme une autre.
Mais qui n’a jamais plu à la Ville de Bruxelles. En 2017, un système d’arrosage est mis en place à l’entrée des pavillons. Des douchettes suspendues placées dans le but, officiellement, d’arroser les bacs à fleurs de manière automatique, sans intervention humaine. Les associations d’accueil des sans-abri n’y croient pas une minute et dénoncent un système anti-SDF. La polémique grandit. La Ville reconnaît l’objectif caché. Le dispositif est démantelé.
Fin 2019, nouvelle idée de la Ville de Bruxelles : le placement de vitrines en PVC autour des pavillons d’octroi. "Il y a, devant les bâtiments, des façades à péristyle, c’est-à-dire des colonnades portant le toit et formant une sorte de porche monumental. Ces péristyles posaient problème à la ville car les SDF s’y abritaient", explique Pascal Smet, dans une réponse écrite à la députée régionale Farida Tahar (Ecolo). Ce dispositif a même eu les honneurs, en France, de la Fondation Abbé Pierre, qui l’a nommé dans ses Pics d’or 2020. Ces prix, un brin ironiques, récompensent les pires aménagements anti-SDF dans l’espace public.