Bruxelles : plus de 40 pompiers du SIAMU agressés l'an dernier

Un quart d'agressions en plus sur les pompiers l'année dernière.

© ERIC LALMAND - BELGA

En Région bruxelloise, 43 pompiers ont subi une agression alors qu’ils étaient en mission au cours de l’année dernière. C’est environ un quart de plus par rapport à 2018 (31 faits). Ces chiffres, communiqués par Pascal Smet (sp.a / one.brussels), secrétaire d'Etat en charge du SIAMU, montrent que comme le rappelle régulièrement le syndicat SLFP-Pompiers, le phénomène devient inquiétant.

Dans quelles communes les agressions sont-elles les plus récurrentes ? 14 cas ont été recensés sur le territoire de la Ville de Bruxelles (comme ce pompier frappé au visage en août 2019 à Laeken) et 11 sur Molenbeek-Saint-Jean. Ces deux communes étaient déjà en tête du classement en 2018 avec respectivement 10 et 12 agressions.

"Pour l’année 2018, 35% des faits sont issus des événements essentiellement celui du Nouvel an", rappelle Pascal Smet dans sa réponse à la question écrite de la députée CD&V Bianca Debaets. Pour l’année 2019, 14% des faits ont été rapportés lors du Nouvel an. Ces deux nuits-là avaient été particulièrement agitées avec des faits de violence, d’incendie de mobilier urbain, de véhicules et des vols dans des commerces. Le 1er janvier 2019, un camion du service incendie avait même été caillassé.

Vidéo : une Molenbeekoise dénonce une "bande de petits merdeux"

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Cette année-ci, les hommes et les femmes du feu ont déjà été victimes d’agressions. En mai dernier, des pompiers en service sur le site du CHU Saint-Pierre sont agressés à l’extincteur. Le mois dernier, un pompier est frappé au visage à Anderlecht alors qu’il transportait un blessé.

Pas de bodycams

Pour la députée régionale Bianca Debaets, une manière de contrer le phénomène serait l’utilisation de bodycams. En Région bruxelloise, plusieurs zones de police ont lancé des phases de tests.

"Pour ce qui est des bodycams, le cadre réglementaire fédéral relatif à l’usage de caméras ne nous permet pas, actuellement d’envisager d’équiper nos équipes et véhicules de tels outils", précise toutefois Pascal Smet. "Nous n’envisagerons donc pas ces équipements à court terme. Par ailleurs, cela s’applique à tous les corps en Belgique."

Une bodycam sur l’équipement du pompier ou une caméra dashboard dans le véhicule permettrait en tout cas de dissuader les agressions si le public est mis au courant de leur présence, d’apporter une aide rapide à distance en cas de situation conflictuelle visionnée depuis la centrale en direct ou encore de "permettre une meilleure compréhension des faits en cas de litige en justice".

Les véhicules de pompiers escortés par la police

Mais voilà, le SIAMU a opté pour d’autres solutions : des formations "diversité" dès septembre 2020 mais aussi "intervention dans le cadre de désordres urbains", "leading under fire" (gestion en situation critique) ou encore sur "la communication non violente" dès 2021. Un budget de 200.000 euros par an a été prévu en ce sens.

En attendant, les pompiers de sortie peuvent bénéficier de la procédure "escortes". Le principe ? "L’accompagnement de nos véhicules dans des zones déclarées 'de vigilance' par la police sur base de points de rendez-vous préalables. Soit par le positionnement préalable de véhicules de police dans certaines casernes afin d’assurer des convois mixtes dès le départ des secours dans ou à proximité de ces zones de vigilance lors de manifestations emblématiques comme la Saint-Sylvestre."

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