Il y a un an, la ville de Bruxelles décidait d’interdire la consommation d’alcool en rue, dans le centre-ville. Ce lundi 4 octobre, le conseil communal va probablement décider de prolonger le dispositif pour une année supplémentaire :" Considérant que depuis la mise en œuvre du règlement particulier relatif à la consommation d’alcool et pendant l’assouplissement des mesures Covid-19, il y a eu une diminution significative du nombre de déchets trouvés au sol et beaucoup moins de plaintes au niveau du service de la Tranquillité publique".
Initialement, cette mesure était destinée, expliquait la Ville, à décourager les regroupements de personnes qui consommaient de l’alcool, jour et nuit, sur la voie publique, et singulièrement autour du piétonnier, en dehors de tout contexte festif ou événementiel. Cette consommation engendrait régulièrement des cris, en bagarres et agressivité à l’égard des passants, selon le service de la Tranquillité publique qui recevait les doléances des riverains.
Un an plus tard où en est-on ?
Il est midi, un jour de semaine plutôt frisquet, seules quelques personnes discutent sur les bancs des boulevards du centre, une canette à la main. Pour Marie qui habite à proximité de la Bourse, l’ambiance n’a plus rien à voir avec ce qu’elle avait si souvent constaté. "Il y a en effet beaucoup moins de gens qui passent la journée sur les bancs, ivres ou agressifs". Un peu plus loin, ce gérant de snack se réjouit aussi :"Il me semble qu’il y a moins de disputes autour des nightshops, dans la journée et surtout en soirée. Moins de grabuge, ce qui faisait fuir une partie de la clientèle."
Pour faire appliquer le règlement qui interdit la consommation d’alcool en rue 24 heures/24, dans le centre-ville, des équipes de prévention sont bien visibles sur le terrain. Adnan, est chef d’équipe chez Bruciteam : "Nous allons au contact de ces personnes et leur rappelons que consommer de l’alcool en rue est interdit et qu’ils s’exposent à voir la police débarquer pour, non seulement vider leur canette ou leur bouteille, mais aussi pour leur donner une amende. Souvent, ils partent…"
Moins de regroupements problématiques
Difficile pourtant de tirer un bilan chiffré de la mesure, car si la consommation d’alcool en rue a diminué l’an dernier, c’est aussi à cause de la pandémie et du couvre-feu décidé par les autorités régionales. Pas de chiffre précis, donc, mais un constat dressé par Maude Glorieux, manager "tranquillité publique" à la ville de Bruxelles. L’interdiction de l’alcool a contribué à apaiser le piétonnier : "On reçoit désormais moins de plaintes à propos de la qualité de vie, moins de regroupements problématiques".
Mais ces regroupements problématiques ont-ils disparu ou se sont-ils déplacés ? Ce soir, si la mesure est reconduite pour un an, elle sera aussi élargie à la place du Nouveau Marché aux Grains, là où désormais, se retrouveraient les consommateurs repoussés du piétonnier.