La Commission européenne a sonné mercredi le retour à la prudence budgétaire, recommandant aux pays de l’UE de réduire les aides destinées à alléger les factures énergétiques des ménages et entreprises, après trois années de largesse.
Ces mesures de soutien devront désormais être réservées aux ménages les plus modestes pour que les Etats dépensent moins, mais aussi pour rétablir une incitation aux économies d’énergie, a expliqué la Commission européenne.
Avec la pandémie de Covid début 2020, l’UE avait desserré les cordons de la bourse afin d’éviter un effondrement économique. Une politique poursuivie l’an dernier dans le contexte de l’invasion russe de l’Ukraine et de l’envolée des factures de carburants, gaz et électricité.
Le résultat a été une envolée des déficits budgétaires et de la dette publique, le bloc européen s’affranchissant temporairement de son corset budgétaire, le Pacte de stabilité qui limite les déficits à 3% du PIB et la dette à 60%.
Mais la période de grâce est terminée, avec la réactivation des règles prévues fin 2023.
"Il s’agit d’aller vers des politiques budgétaires plus prudentes", a déclaré le vice-président de la Commission, Valdis Dombrovskis, en présentant les orientations pour 2024.
"Alors que la pression des prix de l’énergie se réduit, les pays membres devraient supprimer leurs mesures de soutien", en commençant par celles qui ne sont pas ciblées sur les ménages les plus modestes, a recommandé le commissaire européen à l’Economie, Paolo Gentiloni.
La Commission demande aux pays membres de préparer leurs budgets de l’an prochain en visant un retour sous les 3% de déficits "à moyen terme" tout en investissant dans la croissance verte et numérique, deux priorités stratégiques.