Budget fédéral : l'opposition dénonce le flou concernant la taxe sur les vols en avion de moins de 500 km

"Comment calculez-vous ces 30 millions en 2022 ?", s'est interrogée Catherine Fonck (cdH)

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L'opposition a dénoncé mercredi à la Chambre, lors du débat sur la déclaration de politique générale, le flou entourant l'instauration d'une taxe sur les vols de moins de 500 kilomètres.


►►► Comment le gouvernement fédéral financera-t-il le budget 2022 ?


Dans la confection de son budget 2022, la coalition Vivaldi a annoncé l'instauration d'une telle taxe, dont le rendement prévu est de 30 millions d'euros en 2022, puis de 40 millions en 2023 et 2024, selon les tableaux budgétaires distribués aux députés. Le président du MR Georges-Louis Bouchez évoquait sur La Première une augmentation du prix du billet de l'ordre de 5 à 6 euros. 

"Quid des passagers en transit ?" demande Francken (N-VA)

"Comment calculez-vous ces 30 millions en 2022 ?", s'est interrogée Catherine Fonck (cdH), relevant que cette taxe devrait concerner environ un million de vols. "Quid si je vais à Singapour via Francfort ?", a renchéri Theo Francken (N-VA) "Quid des passagers en transit ? Il faut veiller à la compétitivité de Brussels Airlines", a-t-il soutenu. "Avez-vous défini ce montant au vogelpik ?", s'est demandé Raoul Hedebouw (PTB).

Extrait des débats à la Chambre :

"Nous encourageons le fait de prendre le train", se défend Gilkinet (Ecolo)

"C'est une option que ce gouvernement a prise, l'organisation du début d'un shift", a répondu le ministre de la Mobilité Georges Gilkinet. "Là où il est possible de prendre un train plutôt qu'un avion, nous encourageons le fait de prendre le train. Comme les États voisins - cela existe déjà aux Pays-Bas et en France - , il y aura une contribution à l'embarquement pour des vols de 500 km et, oui, l'objectif budgétaire est de 30 millions d'euros, il n'y a rien à cacher. Et au même moment, nous investissons dans le développement du train international."

Cette réponse n'a pas convaincu l'opposition. "Si vous ne pouvez pas justifier deux montants, comment pouvez-vous assurer la crédibilité de votre budget ?", a réagi le chef de groupe N-VA Peter De Roover. "Soit cette ligne-là n'est pas crédible dans votre budget, soit ce n'est pas 5 ou 6 euros par billet d'avion."

Dans la majorité, Ahmed Laaouej (PS) a estimé que ce débat devra revenir sur la table après la publication du rapport de la Cour des comptes.

"Une excellente nouvelle pour la planète" pour Crucke (MR)

La redevance décidée par le gouvernement fédéral pour les vols de moins de 500 km constitue"une excellente nouvelle pour notre planète", a réagi mercredi le ministre wallon en charge des Aéroports, Jean-Luc Crucke, selon qui ces vols "doivent être réduits à leur plus simple expression".

"La Wallonie et ses aéroports régionaux espèrent que cette recette nouvelle pourra être investie, rapidement, dans la verdurisation du secteur aérien pour tendre vers le 0 carbone d'exploitation", ajoute le ministre.

Dans ce contexte, "l'indispensable connexion air/rails doit être une priorité absolue des prochaines années afin de proposer aux usagers des alternatives crédibles. Les nouveaux investissements prévus dans le développement du rail et de la mobilité pourront également, et nous l'espérons, contribuer à un ciel plus vert les prochaines années", souligne-t-il par ailleurs.

Une gare sous l'aéroport de Charleroi "impayable"

Contacté, le cabinet du ministre précise que construire une gare sous l'aéroport de Charleroi (BSCA) est "impayable", avec un coût estimé avoisinant le milliard d'euros, notamment pour des raisons logistiques. On peut par contre réfléchir à développer un lien direct et rapide en bus depuis la gare de Charleroi-Sud ou une gare à proximité, comme celle de Fleurus, avec un service adapté pour les voyageurs, notamment pour la prise en charge de leurs bagages, suggère-t-on. Sans cela, il sera difficile de les convaincre d'opter pour un autre mode de transport.

Quant à Liège Airport, le ministre Crucke souhaite depuis plusieurs mois y relancer le projet Carex. Le but est, ici, de créer un réseau de railports à proximité des principaux aéroports européens afin d'accueillir des trains de marchandises à grande vitesse permettant un report modal du transport intraeuropéen par voie terrestre ou aérienne. L'aéroport liégeois pourrait ainsi être directement relié par le rail avec ceux de Paris, Amsterdam, Lyon, Londres et Francfort.

Autant de projets qui nécessitent cependant le soutien, notamment financier, de l'Etat. 

"La Wallonie et ses aéroports se tiennent à l'entière disposition du gouvernement fédéral pour travailler activement à ces pistes d'amélioration", conclut Jean-Luc Crucke.

Extraits de notre 19h30 du mardi 12 octobre

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