La Chambre a terminé jeudi à 00h30 ses travaux après 10 heures de débat concernant l'ajustement budgétaire présenté par le gouvernement. Cet ajustement "qui n'avait a priori pas beaucoup d'intérêt", a commenté la présidente de la Chambre Eliane Tillieux (PS). Le vote aura lieu jeudi après-midi, à l'issue de la traditionnelle séance plénière du jeudi. Celle-ci sera avancée à 13h15, au lieu de 14h15, afin de permettre au Premier ministre Alexander De Croo de se rendre ensuite au sommet européen.
Cet ajustement au budget 2022 a pour objectif principal de prendre en compte les conséquences de l'invasion de l'Ukraine par l'armée russe. Le 25 mars, la Banque Nationale a ajusté la croissance de -0,6 %, pour atteindre 2,4 % en 2022. L'inflation a augmenté et l'ajustement prend en compte les indexations prévues des salaires des fonctionnaires et des pensions.
L'inscription des mesures de soutien (2,5 milliards) face à l'augmentation des prix de l'énergie telles que le prolongement du tarif social, l'abaissement de la TVA à 6 % pour le gaz et l'électricité, le chèque mazout et la prime de chauffage est aussi prévue. La provision interdépartementale Ukraine de 800 millions d'euros a également été ajoutée.
Je ne saute pas de joie devant ces dépenses de crise, mais nous pensons tous que nous devions les faire
Lors du débat, la secrétaire d'État au Budget, Eva De Bleeker (Open Vld) n'a pas caché son inquiétude devant l'état des finances publiques après les crises traversées par le pays. "Je ne saute pas de joie devant ces dépenses de crise, mais nous pensons tous que nous devions les faire. Mais je suis d'accord pour dire que la situation est grave et qu'il faudra changer de cap", a-t-elle dit en réponse aux questions et observations des députés.
Les discussions nocturnes se sont ensuite résumées à un ping-pong entre la N-VA (opposition) et les membres du gouvernement. Le ton est parfois monté concernant l'organisation des travaux, ou encore à propos du déploiement des maisons de détention.