En matière fiscale, un consensus se dessinait aussi sur l’augmentation et/ou la révision de plusieurs taxes, a-t-on indiqué à bonne source. La taxe bancaire serait appliquée sur le rendement net de manière qu’elle ne soit plus déductible. Les 790 millions d’euros qu’elle rapporte par an seraient augmentés de 139 millions l’an prochain et 159 millions en 2024. Le taux de la taxe sur les comptes-titres de plus d’un million d’euros serait également revu à la hausse et serait progressif. Quelque 250 millions d’euros sont attendus. L’avantage fiscal dont bénéficient les acquéreurs d’une seconde résidence sur les amortissements de leur emprunt hypothécaire devrait par ailleurs être supprimé pour les contrats conclus à partir de l’an prochain. Gain : 6 millions. Les intérêts notionnels devraient également être restreints aux PME. Vu la faiblesse des taux d’intérêt, ils étaient délaissés par les grandes entreprises mais la remontée actuelle pourrait rendre ce produit, réformé sous la législature précédente sous pression de l’Europe, à nouveau attractif et peser sur les finances publiques.
L’ombre de la réforme fiscale plane sur les travaux depuis la semaine passée. À l’été, le ministre des Finances, Vincent Van Peteghem, a soumis une épreuve à ses partenaires, discutée depuis lors au sein du gouvernement. Il semblait acquis qu’elle ne ferait pas partie des travaux budgétaires actuels mais vendredi le ministre a remis le point sur la table. Les autres partenaires n’en ont pas voulu, selon les échos recueillis à plusieurs sources. Le MR a confirmé que si le sujet revenait il déposerait sa proposition de "jobsdeal 2", qui prévoit notamment une restriction dans le temps des allocations de chômage. À gauche, l’on faisait remarquer que la proposition du vice-Premier CD&V était encore trop vague et n’était pas utilisable dans le cadre des travaux budgétaires.
Dimanche, le président des chrétiens-démocrates, Sammy Mahdi, a remis le couvert et, lundi, lors de son arrivée au 16 rue de la Loi, Vincent Van Peteghem, a répété qu’il faudrait "un accord pour renforcer le salaire net des gens". La proposition qu’il met en avant augmente celui-ci de 1300 euros par an, a-t-il affirmé.