Il n’y a pas que les Ukrainiens qui souffrent, a expliqué Alexander De Croo. "Dans notre pays, nos propres citoyens sont également confrontés aux conséquences économiques de la guerre", a-t-il déclaré.
Dès lors, le gouvernement entend prendre des mesures pour protéger la population et les entreprises contre ces conséquences. Et de citer Ronald Reagan, "le premier devoir du gouvernement est de protéger le peuple, pas de diriger sa vie".
Aider, mais en tenant "un discours vérité". "Il n’y a pas de solution miracle", a annoncé Alexander De Croo. "Le gouvernement peut atténuer le choc, mais nous ne pourrons pas lever l’ensemble des inquiétudes", a expliqué le Premier ministre.
Pour protéger les Belges, le gouvernement se fixe trois priorités.
D’abord, il s’agit d’amortir le choc des prix de l’énergie sur les factures des Belges. Le Premier ministre est revenu sur le premier paquet d’aides pris avant la guerre en Ukraine et sur le forfait "énergie" décidé récemment pour les mois de novembre et décembre (ndlr : 61 euros par mois pour l’électricité et 135 euros pour le gaz). Ce forfait est prolongé jusqu’en mars. "Au total, on parle d’une aide atteignant 1000 euros cet hiver, pour la classe moyenne dont les factures dépendent d’un contrat d’énergie variable ou d’un nouveau contrat fixe", a précisé le Premier ministre. Il a aussi rappelé l’extension du tarif social et la décision de baisser de manière permanente la TVA sur l’énergie.
Le soutien aux entreprises a aussi été évoqué. "Pour nos indépendants, nos PME et nos entreprises, nous prolongeons les mesures de soutien "énergie" jusqu’à la fin de l’hiver", a expliqué le Premier ministre. Cela comprend une baisse des accises sur le gaz naturel et l’électricité ; la possibilité de recourir au chômage temporaire et au droit passerelle pour les indépendants.
Il s’agit, pour le Premier ministre, d’un "bazooka énergie". Il sera financé en partie en captant les surprofits des producteurs d’énergie. "Plus de trois milliards seront ainsi redistribués aux familles et aux entreprises", a déclaré Alexander De Croo.
Ensuite, le Premier ministre a rappelé qu’il comptait sur l’Europe pour "attaquer le mal à la racine". C’est à l’Europe d’agir parce que "le marché du gaz n’est plus un marché libre". "Nous devons intervenir pour protéger les autres marchés libres", a estimé Alexander De Croo. Selon lui, l’Europe présentera la semaine prochaine de nouvelles propositions.
Enfin, dans "cette guerre énergétique", le gouvernement entend "assurer l’indépendance énergétique de notre pays". "Plus vite que prévu, nous devons aller vers plus d’énergie bon marché et que nous produisons", a estimé le Premier ministre. C’est la raison pour laquelle "nous prolongeons la durée de vie de nos plus jeunes centrales nucléaires et que nous investissons dans la recherche pour de plus petits et plus propres réacteurs, l’avenir de notre énergie". Il n’y a plus de place pour les tabous", a précisé Alexander De Croo.