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Burkina : l’armée va enquêter sur "de graves allégations" après des accusations d’exactions

© AFP or licensors

Par Belga

L’armée burkinabée, accusée d’exactions contre des civils dans le nord du pays, a indiqué dimanche qu’elle allait diligenter une enquête pour faire "toute la lumière" sur ce qu’elle qualifie de "graves allégations", dans un communiqué du ministère de la Défense.

Dans un article, vendredi, la radio RFI, citant des sources locales, avait rapporté qu’une centaine de civils avaient été tués par des soldats lors d’une opération militaire début avril, dans la région de l’Oudalan, dans l’extrême nord du Burkina, près des frontières malienne et nigérienne.

"RFI se fait l’écho de graves allégations d’exactions qui auraient été commises par les forces armées" du Burkina Faso, rappelle dimanche le communiqué du ministère.

"Des investigations seront diligentées pour faire toute la lumière sur ces graves allégations afin de tirer éventuellement toutes les conséquences qui s’imposent", a souligné le ministère.

Selon le bilan mensuel de ses opérations militaires, l’armée burkinabée a annoncé avoir tué une centaine de jihadistes au cours de diverses opérations sur l’ensemble du territoire national, dont une quarantaine lors de trois actions, entre le 20 et le 21 mars, près de la ville de Djibo (nord).

Respect des droits humains

"Les forces armées nationales engagées dans plusieurs opérations de sécurisation du territoire national accomplissent leurs missions avec une conscience élevée du sens du respect des droits humains", a assuré le ministère.

"De telles allégations sont aux antipodes des buts militaires ainsi que des valeurs et principes qui encadrent la conduite et la conception des opérations", qui "visent la protection des populations et de leurs biens contre la violence aveugle des groupies armés terroristes".

Régulièrement accusée d’exécutions extrajudiciaires, l’armée burkinabée a toujours démenti, pointant parfois des groupes armés qui utilisent du matériel militaire.

Le Burkina Faso, en particulier le nord et l’est, est la cible d’attaques djihadistes depuis 2015 perpétrées par des mouvements affiliés à Al-Qaïda et à l’Etat islamique qui ont fait plus de 2000 morts et 1,8 million de déplacés.

Le nouveau chef de l’Etat, le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba qui a renversé fin janvier le président élu Roch Marc Christian Kaboré, accusé d’être inefficace face à la violence jihadiste, a fait de la question sécuritaire sa "priorité".

 

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