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Bye-bye la démocratie ? Découvrez les engagements des partis politiques

Paul Magnette était l’un des invités de QR le débat

© RTBF

La méfiance grandit envers le monde politique, l’Etat, les médias. Les différentes crises climatiques, migratoires, sanitaires, socio-économiques… que nous traversons bouleversent les fondements de notre société. Certains se sentent incompris, abandonnés, voire opprimés.

D’après les résultats de l’institut de sondages Kantar, plus d’un citoyen sur deux pense que notre démocratie parlementaire fonctionne mal mais reste malgré cela le meilleur système. Nombreux sont ceux qui estiment que les politiques sont trop nombreux, perçoivent un salaire démesuré, ne consultent pas suffisamment la population ou s’éternisent dans leurs fonctions.

L’occasion ce mercredi, de passer en revue les engagements de nos politiques en pleine semaine de la démocratie.

1. Une limitation successive de deux ou trois mandats maximum

Pour François De Smet, président de DéFi, tout est clair : la politique n’est pas un métier, c’est un service rendu à la population. "Je pense qu’on est un meilleur politique si on a fait autre chose de sa vie avant et si on doit rendre les clés après. Parce que si vous avez le pouvoir sans devoir rendre les clés à un moment donné, vous n’exercez pas de la même manière. Je pense donc qu’il serait sain d’avoir une limitation de trois mandats parlementaires par exemple."

Rajae Maouane, co-présidente d’Ecolo, partage le même avis. "C’est la philosophie d’Ecolo", affirme-t-elle, malgré que son co-président Jean-Marc Nollet soit en politique depuis 27 ans. "C’est une exception. Chez nous, la règle c’est deux mandats, pas une carrière. On ne peut revenir qu’en demandant une dérogation que les membres octroient, ce qui n’est pas toujours le cas."

De son côté, le président du PS, Paul Magnette nuance. "Les fonctions qui détiennent un pouvoir très important, comme un premier ministre par exemple, je limiterais effectivement à deux mandats comme cela existe aux Etats-Unis ou en France." Les "dinosaures" qui exercent en tant que député durant une petite dizaine d’années restent cependant pour lui des minorités.

Pour le président du cdH, Maxime Prévot, les mandats doivent être limités pour les ministres et députés, mais pas pour les élus locaux.

En revanche, le MR et le PB, respectivement représentés par le président de parti Georges-Louis Bouchez et le chef de groupe au Parlement wallon germain Mugemangango, ne sont pas en faveur d’une limitation des mandats.

2. Diminuer le nombre de ministres et d’élus dans le sud du pays dès la prochaine législature

Chaque parti estime que le nombre d’élu est trop important et pourrait être diminué.

3. Diminuer de 2 à 3% du salaire des élus du sud du pays et certains de leurs privilèges

Diminuer le salaire n’est pas une option pour Maxime Prévot et Georges-Louis Bouchez. Pour eux, le salaire reflète la complexité et les sacrifices que demande leur fonction. "Tout est présenté en montant brut cumulé en oubliant qu’il s’agit d’un préavis puisque nous n’avons pas droit au chômage", détaille le président du cdH. "Et nous devons rester attractifs si on veut s’assurer qu’il y ait demain dans les enceintes parlementaires des talents qui ne partent pas vers le privé où tous ces packages leur sont aussi proposés."

Les indemnités de sortie et le système de sécurité sociale des élus devraient par contre être revus pour le président de DéFi et du MR.

Pour Germain Mugemangango par contre, il n’est pas possible de se connecter aux réalités de la population si le salaire des autorités est trop élevé. "La césure entre le monde politique et le monde citoyen est trop profonde actuellement", avoue-t-il.

4. Inscrire le référendum dans la constitution

C’est un grand oui pour l’ensemble des partis. Mais pour Georges-Louis Bouchez, ces référendums ne peuvent être correctement organisés que s’ils se calquent sur le modèle suisse. "Il faut de la démocratie participative, et donc du référendum, à tous les niveaux de la société (écoles, entreprises…)", estime-t-il. Cela permettrait à tout un chacun d’avoir "le réflexe de s’informer avant de se forger une opinion."

5. Créer une chambre de réflexion citoyenne (le Sénat par exemple) ou un organe de contrôle politique formé sur base de tirage au sort entre citoyens volontaires

L’ensemble des présidents de partis dit être favorable à la création d’une chambre de réflexion citoyenne formé sur base de citoyens tirés au sort parmi une base volontaire. "Nous avons d’ailleurs déposé une proposition pour remplacer le Sénat par une assemblée citoyenne où les citoyens", se réjouit Rajae Maouane.

Maxime Prévot de son côté grimace à l’idée de créer un organisme de contrôle politique formé à partir de citoyens tirés au sort : "Je ne suis pas favorable à aller uniquement pêcher les citoyens au hasard pour leur dire de voter un tas de lois", affirme-t-il. "Par contre, je suis pour qu’on ouvre le parlement aux citoyens par des panels, ce qui a déjà commencé. Qu’ils puissent prendre une plus grande part dans le processus de décision. Nous avons d’ailleurs prévu de remettre un panel composé de moitié de députés et de moitié de citoyens qui se sont intéressés aux processus dans une série de décisions."

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