Est-ce que les réactions sur les réseaux sociaux sont plus virulentes que celles engendrées par des sujets diffusés en TV ou en radio ?
"Oui et non. On reçoit quand même beaucoup de réactions suite à des sujets radio et tv. Les personnes écrivent des e-mails mais nous contactent aussi directement sur Messenger, sur les différents comptes de la RTBF. Je pense que les personnes qui suivent l’info sur les médias de la RTBF sont aussi attentifs en TV, en radio, sur le web ou sur les réseaux sociaux.
La différence, c’est que les réseaux sociaux permettent une réactivité plus grande. De notre côté, on doit réfléchir à la meilleure façon de modérer ou de réagir face aux commentaires. Ce sont des discussions qu’on a en amont, en équipe : comment va-t-on aborder des sujets clivants en respectant nos règles déontologiques ? On est très prudents avant même de tourner parce que, pour certains sujets, on peut anticiper les réactions. Parler de croyances, on sait que ça va être clivant et susciter des commentaires. Parfois, on a des surprises. Suite à la vidéo d’une maman qui fait le choix d’allaiter longtemps ses enfants, par exemple. Il y a eu un énorme clivage entre "pro" et "anti" allaitement. On ne s’attendait pas forcément à des réactions aussi virulentes.
Mais sur Vews, on a la chance incroyable d’avoir une communauté qui s’automodère. C’est très particulier, il y a vraiment une autorégulation. Certaines personnes viennent modérer, garder un débat serein. On a fait un statut Facebook sur le ramadan. Il y a eu des discussions intéressantes entre les personnes. C’est aussi ça qui est intéressant : de créer la discussion, dans le respect et la bienveillance. Évidemment, si ce sont des commentaires qui sortent de la légalité ou de notre charte, on va les masquer ou les supprimer.
Mais on est rarement surpris par les commentaires parce qu’on anticipe beaucoup ce qui peut faire réagir sur un sujet. C’est pour cela qu’on est extrêmement attentifs quand on réalise un sujet, à toutes les balises et règles de notre métier".