Une formation particulièrement importante
L’aspect sur lequel la hiérarchie insiste le plus lorsqu’un agent intègre la police du comté de Camden, c’est la formation. Si d’habitude, une recrue doit se contenter de ses trois mois à l’Academy de Police pour l’ensemble de sa carrière, à Camden, on lui demandera de débriefer régulièrement – et en particulier à chaque accrochage - le contenu de sa " body cam ", la caméra qu’il porte sur lui. Alors qu’elles sont rarement utilisées à cet effet aux Etats-Unis.
Les agents s’entraînent aussi depuis un an sur une plateforme qui leur permet de s’immerger dans une situation grâce à des écrans géants disposés autour d’eux à 300 degrés.
Le sergent instructeur Thorton les met en situation tout en les guidant pour que les agents parviennent à faire désescalader les confrontations avec les résidents. " Vous voyez comment ça peut dérailler, comment les officiers peuvent réagir immédiatement et utiliser la force, sans parler aux personnes avec respect, et dignité, avance le sergent. J’ai vu d’énormes progrès en un an parmi ceux qui sont passés en formation dans cette machine. "
En grande majorité, les habitants de Camden reconnaissent que la situation s’est largement améliorée grâce aux actions de la police de quartier. S’il semble illusoire de penser que la ville est sortie d’affaire, avec la crise économique post Covid19 qui s’annonce, ou l’ampleur des conséquences de la crise des opioïdes qui la frappe, il semble cependant que la refonte de la police ait permis à la ville d’entrer dans un cercle vertueux. Fragile, mais que sont bien déterminés à protéger les différents responsables policiers, politiques, religieux ou issus de la société civile. " Les investissements sont revenus, et cela a permis de créer des emplois – Subaru ou American Water ont établi leurs sièges à Camden, insiste le capitaine Rodriguez. Toutes ces entreprises reviennent parce que c’est une ville plus sûre, parce que les infractions sont en baisse. "
Ecoutez ici le reportage de Transversales :