Cinéma

Camille Cottin, l’interview pour "Stillwater"

Camille Cottin à la présentation de "Stillwater" à Cannes en juillet 2021

© 2021 Samir Hussein/WireImage

"Stillwater", coécrit par Tom McCarthy et Thomas Bidegain (le scénariste de Jacques Audiard), mène de front deux aspects, le polar et le portrait psychologique d’un véritable choc des cultures entre cet Américain un peu fruste et cette Française bobo. A l’écran, le face-à-face Matt Damon/ Camille Cottin est une vraie réussite.

lire aussi : La critique de "Stillwater"

Comment Camille Cottin a-t-elle vécu cette expérience d’un cinéma américain tourné en France ? Les réponses dans son interview intégrale.

L'interview de Camille Cottin pour "Stillwater"

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D’un point de vue de production, est-ce que vous êtes entrée dans l’aventure parce que vous aviez fait le film avec Zemeckis ("Allied", en 2016) ou pour "10 pour cent / call my agent" qui marche très fort ?

Camille Cottin : je pense que ce n’est ni l’un ni l’autre. C’est Stéphane Foenkinos qui est un réalisateur et un ami de Tom McCarthy qui lui a parlé de moi parce qu’il trouvait que le rôle me convenait parfaitement, dans le tempérament. Et je ne pense pas du tout que j’étais dans les actrices qui étaient envisagées de prime abord. Et j’ai passé des essais, Tom était là et on a travaillé pendant une heure. J’avais beaucoup préparé ces essais, et ça s’est très bien passé. J’aime bien cette méthode de travail, justement, j’aime beaucoup passer des essais, parce que ça permet d’aller sur des terrains où on ne vous attend pas forcément et ça laisse la possibilité de s’y aventurer et peut-être de concrétiser ça. C’est comme ça que j’ai rencontré Tom.

L'affiche de "Stillwater"

Évidemment, un des thèmes intéressants du film, au-delà du thriller, c’est ce choc des cultures avec ce brave ouvrier qui vient du fin fond de l’Oklahoma, et cette actrice de théâtre… est-ce que c’était ça qui vous excitait le plus à la lecture du scénario, cette relation à construire ?

Camille Cottin : oui, et j’ai été très touchée par le rôle que je trouve très inspirant, lui, c’est un antihéros, et elle, c’est une héroïne tragique d’ailleurs, mais qui a des valeurs qui sont très fortes, qui a une grande intégrité, et qui est justement porteuse d’un message d’espoir et de tolérance, dans un film qui évoque quand même les dangers qu’on rencontre aujourd’hui et les problèmes à vivre ensemble.

D’un point de vue pratique, est-ce que les méthodes de tournage d’un budget et d’un projet de cette envergure sont fort différentes d’un tournage en France ?

Camille Cottin : non, alors c’est du cinéma indépendant, et je pense qu’il y a plusieurs façons de faire du cinéma aux Etats-Unis, et là, en plus, il y avait une équipe à moitié française donc, j’ai très peu vu de différence. En plus, tout était en décor réel, on tournait dans des appartements, les lieux étaient merveilleusement bien choisis, … Après, c’est beaucoup le réalisateur qui donne le "la" et Tom étant acteur aussi, a une façon de diriger qui est très organique, il est toujours dans l’énergie de la scène quand il vient nous diriger et il diffusait une énergie de travail qui était trépidante.

STILLWATER

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Ce qui est frappant avec Matt Damon, c’est que c’est clairement une star avec de très gros succès au box-office, mais c’est une star qui a totalement gardé les pieds sur terre, extrêmement accessible, c’est le sentiment que nous, journalistes, avons. Comment s’est déroulée la relation avec lui, puisque je ne pense pas qu’il parle beaucoup français à part quelques phrases véhiculaires, comment avez-vous créé le lien pour que ça fonctionne ?

Camille Cottin : très habilement, Tom a fait en sorte dans son plan de travail, qu’on tourne chronologiquement. Donc, littéralement, la première scène du film où je frappe à la porte, et je me présente, c’est vraiment le premier jour du tournage. Et on a pratiquement tout tourné dans l’ordre. En fait, la relation, elle s’est créée comme dans le film, au fil du temps. Et on est passé de deux étrangers à deux "collègues", je n’aime pas trop ce mot… La complicité, elle est née dans le travail et dans tous les moments qu’on a passés dans l’appartement.

Dernière chose, votre anglais est excellent, est-ce qu’il y a un vrai désir d’élargir le champ et d’avoir une carrière au-delà de la France ?

Camille Cottin : oui, bien sûr, ce serait formidable s’il pouvait y avoir d’autres opportunités, c’était incroyable pour moi de rencontrer des gens aussi talentueux et de travailler avec eux, donc bien sûr si l’occasion se représente, avec joie !

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