En premier lieu, il y eut la Loi sur les Indiens, en 1876. Imaginée et mise en place par le gouvernement canadien à l’époque, elle donnait à l’Etat l’autorité exclusive de légiférer "sur les Indiens et les terres réservées pour les Indiens". Autant vous dire que les indigènes étaient littéralement mis sous tutelle de l’Etat, considérés comme inférieurs et doivent être "encouragés". "[…] il est clairement de notre savoir et de notre devoir de le préparer ("l’homme rouge", ainsi stipulé plus tôt, ndlr), par l’éducation et tout autre moyen, à un plus haut degré de civilisation en l’encourageant à assumer les privilèges et les responsabilités d’une citoyenneté entière", est il ainsi écrit par le ministère de l’Intérieur en 1876.
Dans les années qui suivirent, et toujours en vue d’atteindre ce "plus haut degré de civilisation", les restrictions vont se faire de plus en plus contraignantes. On va ainsi supprimer les cérémonies traditionnelles, le droit de porter certains costumes… et pour mieux contrôler leurs terres (qui appartiennent à la "Couronne"), les nommées réserves. Au total, en 2003, il y aurait 2300 réserves indiennes au Canada.
A partir de la deuxième moitié du XXe siècle, les choses ont cependant changé. La Loi sur les Indiens a été modifiée (notamment dans les années 60 et en 1982). Les dispositions concernant l’émancipation ne disparaissent cependant qu’en 1985. Qu’à cela ne tienne, le mal était fait, et l’heure est, depuis une trentaine d’années, aux excuses et à l’autocritique de la société canadienne "blanche".