C'est ce que souligne le 8e rapport de l'Observatoire sociétal de la Ligue contre le cancer (France), consacré au vécu des malades lors du "parcours de soins" (suspicion du cancer, annonce du diagnostic, traitements...).
"La paupérisation à laquelle aboutit le cancer est un phénomène qui n'a pas disparu (perte d'emploi, aidant obligé de moins travailler...) et c'est une difficulté supplémentaire pour qui n'a pas un matelas suffisant" pour faire face à ce parcours de plusieurs années, dit le Pr Axel Kahn, président de la Ligue.
Le vécu du parcours de soins est étroitement lié à la situation sociale des patients: ceux qui ont les revenus les plus faibles cumulent les difficultés.
Les personnes les plus pauvres doivent souvent avancer des frais, notamment pour les examens diagnostiques, en attendant la prise en charge. Elles sont aussi davantage contraintes de déménager de façon temporaire pour se rapprocher de l'hôpital. Parmi ceux qui ont moins de 1.500 euros de revenus, 12% ont dû faire des avances de frais. Pour les revenus supérieurs, ils ne sont que 7% dans ce cas. "Les 3 semaines d'hospitalisation, et surtout les 18 euros quotidiens, m'ont mise sur la paille", témoigne une patiente dans ce rapport.