Autre fait significatif du changement climatique en Belgique : la multiplication des vagues de chaleur. "Jusque dans les années 1980, il y avait environ une vague de chaleur tous les quatre ans. Depuis 1982, nous avons eu vingt vagues de chaleur. Aujourd’hui, il y a une vague de chaleur deux années sur trois. Et cela va encore s’amplifier ces prochaines années" souligne Pascal Mormal.
Ce dernier définit une vague de chaleur comme tout épisode météorologique cumulant au minimum cinq jours consécutifs à plus de 25 °C et au minimum trois jours à plus de 30 °C.
Conséquence directe de ces vagues inédites de canicule : l’explosion des records de chaleur.
"Le record absolu de température à ce jour est de 39.7 °C relevé le 25 juillet 2019 (ndlr : il a été dépassé ce 19 juillet). Il a pulvérisé le précédent record qui datait de juin 1947 et qui était de 36.8 °C. Désormais, nous relevons de plus en des températures proches ou supérieures à 40 °C, ce qui paraissait être un seuil encore infranchissable il y a dix, quinze ans" avance Pascal Mormal.
Pour le météorologue, comme pour le reste de la communauté scientifique, ces records ne peuvent toutefois pas être compris de manière isolée. A ce titre, le Centre national de la recherche scientifique (CNRS) préconise de bien distinguer climat et météo.
Plusieurs de ses chercheurs expliquent ainsi qu’une hausse de cinq degrés dans une journée "n’a rien de grave". En revanche, "une hausse de cinq degrés de la variation de la température moyenne terrestre correspond au réchauffement qui a fait sortir l’Europe de la dernière ère glaciaire il y a 20.000 ans".
Ce n’est donc pas la valeur des températures en tant que telle qui est "inquiétante" mais leur évolution, et leur multiplication, selon le météorologue à l’IRM. "Il y a un vrai point de bascule à la fin des années 1980 début des années 1990 : nous sommes vraiment rentrés dans une période presque continue de réchauffement des températures de manière durable".