L’humus est la couche supérieure du sol formée par toute la matière organique fraîche (débris végétaux, cadavres d’animaux, déjections, etc.) qui est lentement décomposée par les micro-organismes du sol, c’est-à-dire les animaux (vers de terre, insectes, petits arthropodes, etc.), les bactéries et les champignons. C’est la partie du sol qui est biologiquement la plus active.
L’humus est une matière foncée, presque noire, grumeleuse et humide au toucher. En pour cause, la décomposition de la matière organique ne se fait qu’en milieu humide, aéré et non acide. Plus l’humus est foncé, plus il est riche en carbone, plus il tire vers l’ocre, plus il est riche en fer.
L’humus est essentiel à la fertilité des sols. En digérant la matière organique, les micro-organismes qui s’en nourrissent la transforment en matière minérale assimilable par les plantes, leur apportant tous les nutriments dont elles ont besoin.
L’humus stabilise également les sols en les rendant plus poreux. Ils retiennent mieux l’eau et sont ainsi capables de la restituer aux plantes au moment où celles-ci en ont le plus besoin. On ne trouve jamais d’humus dans les milieux dépourvus de végétation, comme en haute montagne, par exemple.
Les sols forestiers sont les plus riches en humus. Leur composition peut varier en fonction du type de roche-mère (couche située plus profondément dans le sol), du climat, et de la litière présente (débris végétaux).
Le sol d’une forêt n’est pas figé, il est en chantier permanent et de longue durée. Il lui faut environ une centaine d’années pour s’épaissir d’un centimètre ! En de nombreux endroits du monde, y compris en Europe, ce milieu fragile et précieux subit les pressions de l’exploitation forestière industrielle. Les lourds travaux réalisés avec d’énormes machines retournent la terre et déstructurent tout ce sol vivant en un rien de temps. Voilà pourquoi il semble nécessaire de tendre vers une gestion plus respectueuse des sols et d’épargner certaines forêts de l’exploitation humaine.
Lors de vos prochaines sorties en forêt, prenez le temps de découvrir l’humus qui se cache sous la couche de feuilles qui tapissent le sol. Peut-être observerez-vous du mycélium (partie souterraine du champignon constituée de petits filaments), un mille-pattes, ou, si vous disposez d’une loupe, un comebolle, petit arthropode essentiel dans la décomposition de la matière organique et utilisé comme indicateur de pollution des sols.