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Carnet Nature : le vol en V des oiseaux migrateurs

Le vol en V

© Virginie HESS

Chaque année, à l’automne, des centaines de millions d’oiseaux migrateurs quittent leurs lieux de reproduction et entament un long vol vers leurs zones d’hivernage situées au sud, parfois à plusieurs milliers de kilomètres. A partir de février et jusqu’au printemps, ils effectuent le voyage en sens inverse pour regagner les régions du Nord où ils se reproduiront à nouveau.

La migration sur de longues distances exige une dépense énergétique intense et se révèle également très dangereuse. En chemin, les oiseaux rencontrent de nombreux obstacles comme les mauvaises conditions climatiques (vents tempêtes), les barrières naturelles (montagnes, déserts, mers) les dangers liés à l’homme (lignes électriques, éoliennes, pollution lumineuse), le manque de nourriture, de zones humides essentielles pour les haltes migratoires, etc.

le vol en V

Pour se donner toutes les chances de réussir ces grandes traversées, certaines espèces migratrices pratiquent les vols en V, comme les oies, les grues, les cormorans et les canards.

Cette technique de vol a plusieurs avantages :

  • L’effet de groupe permet de réduire les risques d’attaque des prédateurs ;

  • Elle permet aux oiseaux d’économiser leur énergie. Quand un oiseau vole, son mouvement entraîne une sorte d’aspiration d’air qui porte le congénère situé derrière. Ce soutien lui permet ainsi de maintenir sa vitesse en fournissant moins d’effort. Cet effet aérodynamique est également utilisé par les coureurs cyclistes ou les avions militaires volent en formation pour profiter de ce phénomène.

  • Mais les oiseaux poussent la technique encore plus loin : ils forment les branches du V non pas en ligne droite mais de manière décalée afin de mieux voir et surveiller les mouvements du groupe. La distance qui sépare un oiseau de l’autre est également très précise. Mieux, ils synchronisent les battements de leurs ailes pour attraper les tourbillons d’air des prédécesseurs et jouir de façon optimale de l’effet aspirant.

  • Le vol en V permet aussi de migrer en famille comme peuvent le faire les oies et les grues et donc de montrer les voies de migration les plus courtes et les zones d’hivernage les plus favorables à la nouvelle génération.

Le vol en V
Le vol en V © Virginie HESS
le vol en V

L’oiseau situé à la tête du V ne bénéficie d’aucun soutien et se fatigue donc plus vite. Dès qu’il commence à faiblir, il est aussitôt remplacé par l’oiseau situé juste derrière lui qui prend la relève. Un rôle que chaque individu endosse à tour de rôle, de manière équitable. La stratégie du relais en vol permet ainsi de ne pas ralentir le déplacement du groupe.
Les grues traverseront bientôt l’est et le sud de notre pays en vols bruyants et majestueux pour remonter d’Afrique ou d’Espagne vers la Scandinavie. Tâchez d’ouvrir l’œil et l’oreille pour ne pas manquer ce spectacle !

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