Mode

Caroline Ida Ours : mannequin, sexagénaire et militante

Caroline Ida Ours est devenue blogueuse et mannequin à l’approche de la soixantaine. Aujourd’hui, cette femme à la longue chevelure argentée défile et pose pour des marques de lingerie française pour rendre "visibles" les femmes de plus de 50 ans.

© JOEL SAGET / AFP

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Par RTBF Tendance avec AFP

Caroline Ida Ours est devenue blogueuse et mannequin à l’approche de la soixantaine. Aujourd’hui, cette femme à la longue chevelure argentée défile et pose pour des marques de lingerie française pour rendre "visibles" les femmes de plus de 50 ans.

Caroline Ida Ours, 61 ans, s’est lancée dans les castings il y a trois ans avec son côté "de mannequin d’à côté". Son succès depuis ne cesse de croître.

La tendance dans le mannequinat se rapproche petit à petit de la réalité de la population et de plus en plus de marques engagent des mannequins aux tailles plus grandes que du 34, aux corps plus normaux et auxquels la population peut s’identifier. On se souvient en 2020 de Paloma Elsesser, élue mannequin de l’année et illustration d’un changement profond dans la mode !

Se montrer comme on est

Sa photo en soutien-gorge pour la dernière campagne de Darjeeling provoque un torrent de commentaires, enthousiastes ou haineux.

"La cellulite, mon gras du ventre, des bourrelets dans le dos, je montre tout sans problème, on prend des risques forcément, il y a surtout des femmes qui sont méchantes."

Dans son blog, elle donne des conseils de maquillage, de stylisme ou de bien-être, mais parle aussi de ménopause et de ses amours avec un homme de 20 ans son cadet. Des sujets encore souvent tabous dans notre société.


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Le blog a finalement donné lieu à un livre, "Génération silver. Sans tabous ni limites", sorti en avril aux éditions Kiwi. "Les jeunes femmes disent 'merci, on n’a pas peur de vieillir grâce à toi'. Les commentaires méchants ne me blessent pas, cela me met en colère", dit Caroline Ida Ours qui regrette le manque de "sororité".

Changer de vie à 57 ans

Caroline Ida Ours à la Tour Eiffel
Caroline Ida Ours à la Tour Eiffel © AFP or licensors

La vie de Caroline qui avait travaillé dans une entreprise familiale d’articles de sport puis comme assistante commerciale a pris un virage à 57 ans lorsqu’elle a eu une rupture d’anévrisme et a "failli (y) passer" : "Quand je me suis réveillée du coma, je me suis dit stop, ça ne va plus, il faut que je fasse quelque chose pour moi".

Elle lance son blog, suivi des séances de photos pour la marque de lingerie Maison Louve, des défilés au salon de lingerie et du soutien au mouvement "body positive". De nouvelles marques s’associent à ce mouvement et la diversité dans les publicités, notamment de lingerie, est désormais incontournable. "Il y a de plus en plus d’influenceuses qui osent en parler, montrer leurs défauts, sans Photoshop. Les marques ont enfin réagi, il y a de la récupération marketing bien sûr, mais tant mieux !". Comme Virginie Grossat, influenceuse mode taille 54 qui a une communauté de 33.000 abonnés.

Elle participe au défilé des rondes et autres mannequins atypiques, lancé il y a trois ans. Ce mouvement a pris de l’ampleur, se félicite sa fondatrice Georgia Stein, hôtesse de l’air.

"Je voulais m’arrêter au premier défilé en 2018 […] Mais aujourd’hui, je milite non seulement pour le body positive, mais aussi pour le syndrome des ovaires polykystiques (qui l’a fait passer de la taille 36 à 44). C’est ce que j’ai et on n’en parle jamais".

Mais où sont les femmes de plus de 50 ans ?

"Petit à petit, je me suis demandée où étaient les femmes de plus de 50 ans ? Je ne les voyais pas. Dans les magazines, on n’est pas représentées, dans le cinéma il y a quelques actrices – toujours les mêmes", dit Caroline Ida Ours.

Les publicités pour cette tranche d’âge tournent autour du ménage et des problèmes de santé, s’insurge-t-elle. "Je me suis dit 'il faut faire quelque chose' pour casser cette invisibilité. Mon combat a commencé comme ça".

"La société n’accepte pas la vieillesse, mais depuis le Covid, on parle de nos vieux. La société a commencé à ouvrir les yeux sur la génération senior". Et "merci à M. Macron d’avoir une femme qui a 20 ans de plus que lui".

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