Toute discussion sur la restitution doit être menée dans un esprit de dialogue et de partenariat entre la Belgique et les pays et communautés d’origine. Ces discussions doivent viser à réparer les dommages que le colonialisme a infligés et continue d’infliger. Cet engagement en faveur d’une collaboration égale doit être inscrit dans tout projet juridique, culturel ou scientifique initié par le gouvernement belge. Les efforts de décolonisation devraient être axés sur les personnes et les relations. Les collections coloniales restent un symptôme de ce problème, et les structures de l’inégalité doivent également être abordées.
La législation proposée a une portée limitée. De nombreuses collections coloniales en possession des institutions fédérales sont aujourd’hui laissées de côté en raison de l’accent mis sur le passé colonial "propre" de la Belgique en République démocratique du Congo, au Rwanda et au Burundi, tant sur le plan géographique que chronologique. Les restes humains, qui requièrent sans doute l’attention la plus urgente et la plus éthique, et les archives ne sont pas repris.
Le projet de loi ne répond pas non plus à la nécessité de créer un centre indépendant et inclusif pour la recherche sur la provenance et le patrimoine colonial, qui puisse jouer un rôle de coordination entre les institutions, les universitaires et les communautés, comme le suggèrent nos principes éthiques. Complétant l’infrastructure de connaissances existante, cet espace est nécessaire pour relever les défis académiques et sociétaux liés à ces débats. En tant que telle, la législation ne parvient pas à servir de cadre d’orientation pour les collections coloniales détenues par les communautés, les villes, les institutions telles que les universités, etc.