Audition du chef de gare
Dimanche, se tient également l'audition du chef de gare, âgé de 59 ans, mis en cause pour avoir commis une erreur fatale qui a conduit à l'accident mardi soir, après avoir été reportée samedi par la justice grecque. Le juge d'instruction de Larissa, ville la plus proche du lieu du drame, devra décider à l'issue de cette audition s'il l'inculpe d'"homicide involontaire par négligence".
La colère qui gronde depuis cette catastrophe ne redescend pas, et des centaines de manifestants se sont rassemblés dans le calme à Athènes et Thessalonique samedi en fin de journée à l'appel des jeunesses communistes.
L'homme, dont l'identité n'a pas été révélée, n'avait reçu qu'une formation de 40 jours pour devenir chef de gare.
Selon une source judiciaire, l'enquête vise aussi "à engager des poursuites pénales, si nécessaires, contre des membres de la direction de l'entreprise" Hellenic Train, les chemins de fer grecs.
C'est le troisième accident ferroviaire le plus meurtrier en Europe ces vingt-cinq dernières années, après le déraillement d'un train en Allemagne en 1991 qui a fait 101 morts, et l'accident ferroviaire de 2013 en Espagne dans lequel 80 personnes ont été tuées.
Seul et inexpérimenté
Selon le quotidien Kathimerini, la justice cherche à comprendre comment un chef de gare inexpérimenté s'est retrouvé, seul, sans personne pour le superviser, à la gare de Larissa pendant quatre jours alors que le trafic ferroviaire sur cette ligne était intense en raison d'un long weekend lié à un jour férié orthodoxe.
Une perquisition a été menée vendredi dans la gare de Larissa. Le gouvernement a également décidé de charger un comité d'experts d'enquêter sur les causes de l'accident. Depuis le lendemain de la catastrophe, les Grecs sont descendus dans les rues pour manifester leur colère, accusant les autorités d'incurie et pointant du doigt la vétusté des infrastructures ferroviaires.
Les inhumations de victimes ont par ailleurs débuté dans une immense émotion.
Ce drame a bouleversé la Grèce notamment parce que les victimes étaient pour beaucoup de jeunes étudiants rentrant d'un weekend prolongé à Thessalonique, la grande ville universitaire du nord. Les poussées de colère ont aussi entraîné des heurts à Athènes et à Thessalonique. Vendredi soir, la police a fait usage de grenades lacrymogènes et assourdissantes dans ces deux villes.