Selon la bourgmestre de Molenbeek Catherine Moureaux (PS), environ 7000 demandeurs d’asile qui sont dans les conditions d’être pris en charge par Fedasil se trouvent actuellement sans abri. "C’est une honte, ce n’est pas normal du tout, c’est un vrai problème d’Etat de droit", explique-t-elle, interrogée sur La Première. "On doit cet asile et on ne le donne pas. C’est une honte qu’on n’arrive pas structurellement en Belgique, qui est un des pays les plus riches de la planète, à assumer ce rôle de refuge".
La bourgmestre de Molenbeek a récemment proposé des abris pour de nombreuses personnes qui s’étaient regroupées sur un pont situé dans le centre de Bruxelles. "Clairement j’ai suppléé aux fautes du Fédéral dans ce dossier. Molenbeek fait cela, la ville de Bruxelles et la commune de Schaerbeek aussi. J’ai offert un abri à ces personnes, majoritairement des Afghans, et elles disent que leur dossier (de régularisation) n’avance pas et qu’elles ont peur de quitter ce pont parce qu’elles pensent être oubliées par l’Etat belge. Elles n’ont plus aucune confiance dans l’Etat belge".
La secrétaire d'Etat à l’Asile Nicole de Moor (CD&V) a récemment affirmé sur la RTBF qu’il y avait un plan de répartition des demandeurs d’asile sur 90 communes belges. "Apparemment, à Molenbeek, l’accueil des réfugiés ukrainiens dans un bâtiment n’était pas un problème, mais dès qu’on a voulu y accueillir des demandeurs d’asile venant d’autres pays comme la Syrie ou l’Afghanistan, cela devient un problème et la bourgmestre dit que le bâtiment n’est pas adapté", avait déclaré Nicole de Moor.
"Nicole de Moor poursuit dans la même veine que Sammy Mahdi (le précédent secrétaire d'Etat à l’Asile, CD&V, ndlr) et c’est terrible. L’Etat fédéral maltraite ma commune, qui est une des communes les plus pauvres et une des communes les plus denses de Belgique, avec plus de 16.000 habitants au kilomètre carré. Lorsque la guerre en Ukraine a explosé, Sammy Mahdi m’a dit, tel un cheval de Troye, 'viens avec des Ukrainiens'. Nous avions déjà dit non à un centre Fedasil supplémentaire sur notre territoire puisque nous en avons déjà un, mais vu la guerre en Ukraine, nous avons accepté un lieu temporaire pour un petit nombre de personnes dans ce centre. Vingt jours après cela devient un centre permanent et on veut y mettre 600 personnes. Ce serait une pression sur nos services qui serait insupportable".