Place à la Culture ce mercredi sur les antennes de Matin Prem1ère. Un secteur mis en grande difficulté par la crise sanitaire liée au coronavirus qui frappe notre société. Pour en parler au micro de Thomas Gadisseux, Cathy Min Jung, toute nouvelle directrice du Rideau de Bruxelles.
Alors que le Conseil national de sécurité devrait valider ce mercredi la prochaine étape du déconfinement, les spectacles, avec un public restreint, devraient enfin être à nouveau autorisés. Mais cela suffira-t-il à sauver une saison désastreuse pour un secteur en plein désarroi et qui se considère comme les oubliés de cette crise.
Laisser aux artistes la liberté de créer
Une reprise qui sera forcément encadrée. Mais que Cathy Min Jung souhaite le moins rigide possible : "J’espère qu’on ne va pas obliger les artistes à entrer dans un canevas. Et que ce ne sera pas un modèle trop coûteux. Qu’on laissera aux artistes la liberté de créer ce qu’ils veulent".
Sur la manière dont le théâtre à l’instar d’autres activités va changer, la nouvelle directrice du Rideau de Bruxelles rappelle le lien qu’entretient cet art de la scène avec le réel : "Ce lien entraîne que le changement sera forcément présent car le théâtre parle du réel. Après il faudra rassurer les spectateurs, sur les questions sanitaires". Concernant la création, la question des spectacles déjà montés mais annulés se pose, tout comme ceux à mettre en scène, mais différemment.
Rentabilité plutôt que contenu
Concernant la fréquentation des salles, source de financement importante, Cathy Min Jung souligne l’importance l’existence d’une politique culturelle qui sort le théâtre de ce système marchand dans lequel il s’est engouffré par nécessité. "C’est ce que l’on demande aux directeurs d’institutions. On leur demande du chiffre, des salles remplies. On leur demande de justifier les subsides reçus non pas par le contenu mais par la rentabilité. En cela une politique qui remet la lumière sur la qualité de la réflexion, de la pensée, de l’art fabriqué dans ces maisons est nécessaire. Et non plus avec la rentabilité au centre."