Surtout, il risque d’aggraver la pénurie de personnel dans le secteur. "Il est irresponsable de mettre en cause, ne serait-ce que 5% du personnel qui ne serait pas vacciné", explique Yves Hellendorf, secrétaire national de la CNE "non marchand". "Le risque, c’est que demain, si la troisième dose est obligatoire, ça pourrait être 10% du personnel qui ne serait plus là sur le terrain, alors qu’aujourd’hui, on est déjà en train de fermer des unités, pas à cause du Covid mais à cause du fait qu’on n’a pas assez de personnel", ajoute Yves Hellendorf qui appelle le monde politique à en prendre conscience.
Les syndicats dénoncent aussi le fait que le gouvernement ne se soit pas concerté avec les syndicats du secteur des soins de santé avant d’imposer la vaccination sous peine de sanctions au personnel soignant.
Pour les syndicats, l’avantage que procurait la vaccination des soignants ne pèserait pas lourd dans la balance. "Nous pensons que la plus-value d’une obligation vaccinale est moins importante que le risque qu’on fait courir aux services hospitaliers ou au service de santé (soins à domicile et maisons de repos) par le fait qu’il y ait eu stigmatisation de ce type de travailleurs et qu’il y ait un risque de fuite encore plus important de ce personnel de santé vers d’autres professions", souligne Yves Hellendorf.
Du côté syndical, on voudrait aussi que les autorités fournissent des chiffres pour objectiver le risque de contamination que le personnel soignant ferait courir aux patients. Et, à entendre les syndicats, le problème est davantage un problème de moyens en personnel dans les soins de santé que de vaccination. "Quand une infirmière de nuit est toute seule et qu’elle a dans son service des patients Covid et des patients non-Covid, l’important n’est pas de savoir si elle est vaccinée. L’important est de savoir pourquoi on met dans une même unité des patients Covid et non-Covid avec une seule infirmière", dénonce Yves Hellendorf.