Football

Cécile De Gernier : "Tessa Wullaert aurait mérité ce Soulier d’or et il faut écouter ce qu’elle a à dire"

Tessa Wullaert 2e du Soulier d'or féminin : Cécile De Gernier et le plateau de La Tribune réagissent

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Le Soulier d’or féminin 2022 a été attribué la semaine dernière à Nicky Evrard, la gardienne d’OHL et des Red Flames. Jamais une gardienne n’avait remporté le trophée (en sept éditions) et ce Soulier d’or est venu récompenser un Euro particulièrement réussi ainsi qu’un début de saison très solide en Super League avec Louvain où le "Mur" Evrard a enchaîné les clean sheets.

Mais si le titre de Simon Mignolet chez les messieurs a semblé indiscutable, cette victoire d’Evrard côté féminin a tout de même soulevé des questions. Deuxième du référendum pour la troisième fois de suite, Tessa Wullaert a posté plusieurs messages sur les réseaux sociaux avant, pendant et après la cérémonie (à laquelle elle n’a pas assisté). La capitaine des Red Flames et de son nouveau club néerlandais du Fortuna Sittard a notamment mis en avant ses statistiques qui flirtent avec les sommets (voir ci-dessous : meilleure buteuse de Super League féminine l’an dernier, meilleure buteuse des qualifications pour la prochaine Coupe du monde, elle a aussi signé le doublé Coupe-Championnat avec Anderlecht et continue de marquer et de délivrer des assists sous son nouveau maillot à Sittard). Des chiffres impressionnants mais visiblement insuffisants aux yeux des votants et votantes. La star des Red Flames a aussi publié un émoji "clown", seul sur fond noir, en plein milieu de la soirée. De quoi générer quelques crispations et discussions.

L’an dernier déjà, Tessa Wullaert était passée à côté du trophée (devancée par Janice Cayman pour… un point) et n’avait pas hésité à partager sa déception, évoquant même a posteriori "la plus grande déception de sa carrière". Mais cette année, "ses publications, notamment le clown, étaient destinées avant tout à l’organisation" a précisé notre consultante et ancienne Red Flame Cécile De Gernier dans l’émission La Tribune. "Ça fait partie d’elle. Sur le moment, elle a besoin de réagir. Sa communication est un peu piquante, c’est vrai. Mais elle m’a assuré qu’elle n’a absolument rien contre Nicky Evrard."

 

Captures d’écran Instagram de Tessa Wullaert autour du Soulier d’or féminin 2022
Captures d’écran Instagram de Tessa Wullaert autour du Soulier d’or féminin 2022 © Instagram

Un mode de scrutin à revoir

Mais le débat provoqué par les publications de Tessa Wullaert permet aussi d’évoquer le scrutin en lui-même. Actuellement, le Soulier d’or féminin récompense plutôt une joueuse de l’équipe nationale, contrairement au trophée masculin orienté sur les joueurs (même étrangers) évoluant en Belgique. Les votants et votantes élisent d’ailleurs la gagnante sur base d’une liste de 10 joueuses présélectionnées par les organisateurs. Le jury est également différent de celui votant pour les messieurs : au total, 128 personnes participent à l’élaboration du classement féminin, dont 26 journalistes, mais aussi 35 membres de staff de l’équipe nationale, 10 membres de la Fédération ou encore 8 arbitres… "Tessa Wullaert est sans doute la plus grande joueuse belge de tous les temps jusqu’ici, avec tout le respect qu’on doit avoir aussi bien sûr pour la carrière d’Aline Zeler, et il faut écouter ce qu’elle a à dire", ajoute Cécile De Gernier. "Je pense qu’elle a raison de remettre en question la manière dont c’est organisé. Il faut faire ça correctement si on veut que les joueuses se professionnalisent et que tout se professionnalise du côté des dames. L’épisode De Bilde était révélateur."

Et notre consultante d’ajouter son point de vue de non-votante : "Pour moi, Tessa Wullaert aurait dû avoir ce Soulier d’or. Et il faut aussi se dire que certaines personnes ne votent sans doute pas pour elle tout simplement parce qu’elle en a déjà eu trois et qu’il faut aller faire connaître d’autres joueuses… Je ne suis pas d’accord."

"Moi je n’ai jamais été un grand fan du Soulier d’or de toute façon", conclut Marc Wilmots. "C’est très politique, il ne faut pas tourner autour du pot. Là on le voit… Ne pas être titrée parce qu’elle a déjà eu trois… C’est du grand n’importe quoi. C’est le meilleur ou la meilleure qui doit l’être. Mais il y a trop de copinage, ça ne m’a jamais attiré beaucoup. Pour moi, la référence, la vraie valeur, c’est quand les joueurs et les entraîneurs votent."

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