En revanche, jamais d’obstruction à sa propre disparition, sinon celle toute simple qui se traduit par une gêne qui peut paraître bêtasse mais qui a son importance : ne plus profiter de la vie…
A ce titre, il écrira une "Supplique pour être enterré sur la plage de Sète", suivant le même procédé que son idole littéraire, un certain François Villon, dont l’influence se retrouve partout dans l’œuvre de Brassens. Ce dernier avait d’ailleurs mis François Villon en musique dans "la ballade des dames du temps jadis". L’œuvre maîtresse de François Villon est son "Testament", composé en 1641, une œuvre poétique d’une vingtaine de poèmes octosyllabiques.
Le contenu de la chanson "Supplique pour être enterré sur la plage de Sète" est l’essence même de Brassens. Son œuvre la plus aboutie, mais aussi la plus longue, une chanson de 435 secondes, soit 7 minutes 15…
On y retrouve tout ! Sa réconciliation avec sa ville natale qui l’avait chassé a cause d’un larcin adolescent, son rapport à ceux qui l’aiment et qui ont empli le caveau comme un œuf, le soin qu’il porte à ses amis en réclamant qu’un pin parasol les protège du soleil, son plaisir de regarder de jolies filles, et l’envie de voir des gamins jouer de sa sépulture, et surtout de partout son surréalisme qui déborde…
Brassens nous dit que mort, il a envie de servir la vie… Une vitalité mortelle…
"Supplique pour être enterré sur la plage de Sète" par Brassens en 1966 sur l’album du même nom… C’était dans l’air de Georges… Ça l’est toujours…