Le 6/8

Ces 10 femmes qui ont marqué le féminisme en Belgique

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Par François Saint-Amand

Dans le cadre de la Journée internationale des droits des femmes du 8 mars, Yasmine Lamisse, juriste, met en lumière 10 femmes belges qui ont marqué l’essor du féminisme.

Le 8 mars est synonyme de Journée internationale des droits des femmes. L’Histoire n’a pas été bâtie que par les hommes, bien au contraire. Certaines femmes belges ont même œuvré pour davantage d’égalité et pour faire respecter leurs droits malgré un environnement patriarcal.

Sur base du livre de la journaliste Audrey Vanbrabant, Les 30 femmes belges qui ont marqué l’histoire de la Belgique, Yasmine Lamisse, juriste et chroniqueuse du 6-8, relève ces figures qui ont été les porte-drapeaux du féminisme dans le plat pays.

Ce livre pour enfants propose un éventail de modèles féminins qui pourront inspirer petites et grandes.

Les sœurs Popelin, fondatrices du féminisme en Belgique

Marie et Louise Popelin ont respectivement étudié le Droit et la médecine à l’université. La plus jeune a ouvert sa pharmacie à Bruxelles alors qu’en 1888, Marie ne peut pas exercer son métier d’avocate.

Cette dernière, sa sœur et d’autres femmes, fondent alors en 1892 la Ligue belge du droit des femmes. Cette ligue lutte pour l’égalité politique, économique et civile des femmes.

Ce sont "les premières féministes en Belgique".

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Les résistantes Edith Cavell et Gabrielle Petit

Le nom d’Edith Cavell ne vous est sûrement pas inconnu. Il est porté par un centre hospitalier en Belgique.

Cette infirmière est née en 1865 en Angleterre mais a vécu en Belgique. Elle est l’une des premières femmes à mettre en place une école d’infirmières – à Ixelles – alors que jusqu’à la moitié du 19e siècle, cette profession était exercée par les religieuses.

Outre sa fonction de directrice de cette école, son nom est passé à la postérité encore plus pour sa bravoure pendant la Première Guerre mondiale. Elle a officié comme espionne pour les services secrets britanniques. Elle a permis l’exfiltration de nombreux soldats alliés vers les Pays-Bas mais en a payé le prix fort : dénoncée, elle a été exécutée le 12 octobre 1915 par l’occupant allemand.

L’autre figure de proue de la résistance en Belgique lors de la Première Guerre mondiale est aussi une infirmière : Gabrielle Petit. Elle a renseigné les positions et les mouvements de troupes allemandes aux alliés et a participé à la diffusion de la presse clandestine.

Edith Cavell a aidé de nombreux prisonniers alliés à se rendre aux Pays-Bas au début de la Première Guerre mondiale.
Edith Cavell a aidé de nombreux prisonniers alliés à se rendre aux Pays-Bas au début de la Première Guerre mondiale. © Hulton-Deutsch Collection/Corbis via Getty Images

Marie Janson et les premières en politique

Marie Janson a ouvert la voie aux femmes à la politique. Elle intègre le sénat en 1921 et devient la première femme belge à devenir parlementaire, un exploit d’autant plus notoire que ce sont les hommes qui ont voté pour elle puisque le droit de vote n’est octroyé aux femmes qu’en 1948 en Belgique.

Sa famille est tout aussi connue. Elle est la maman de Paul-Henri Janson, la sœur de Paul-Émile et la grand-mère d’Antoinette Spaak. Cette dernière est aussi un nom phare du féminisme en Belgique puisqu’elle est devenue la première femme présidente de parti, pour le FDF, entre 1977 et 1982.

"Elle est un symbole d’émancipation et a influencé j’imagine sa petite-fille" ajoute Yasmine Lamisse au sujet de Marie Janson.

La première femme ministre en Belgique se nomme Marguerite Deriemaecker-Legot. Elle devient ministre de la famille et du logement entre 1965 et 1968 dans les gouvernements Harmel et Vanden Boeynants I.

Antoinette Spaak lors d’une allocution à la FWB en 2008
Antoinette Spaak lors d’une allocution à la FWB en 2008 © Aude Vanlathem / Belga

Janine Lambotte, première présentatrice de JT en Europe

Le nom de Janine Lambotte est aussi resté dans les annales. En 1961, elle devient la première femme en Europe à devenir présentatrice d’un Journal Télévisé. C’était sur l’antenne de la RTBF.

D’abord journaliste en radio, elle a animé une émission lors de l’Exposition universelle de 1958, la propulsant à l’avant du paysage audiovisuel belge.

Autre journaliste qui a inspiré la Belgique, Colette Braeckmann. Née en 1946, elle a couvert l’actualité africaine et a réalisé dernièrement un documentaire sur le Prix Nobel de la Paix Denis Mukwege qui militait face aux excisions génitales.

© John Thys / Belga

Les femmes belges dans le cinéma

Moins connue, elle mérite cependant tout autant d’être sous les projecteurs. Suzan Daniel est la première militante du mouvement LGBT belge. Elle est aussi l’une des premières femmes critiques de cinéma. Son vrai nom est Suzan De Pues mais elle a choisi un pseudonyme pour honorer l’actrice Danielle Darrieux.

Autre nom bien connu du 7e art, celui de Chantal Akerman. Elle découvre le cinéma expérimental à New York et a inspiré de nombreux cinéastes dont Todd Philipps, le réalisateur de Joker.

Elle a notamment réalisé plusieurs films sur la vie des femmes, imposant donc une vision plus féministe sur grand écran. Elle s’est entourée aussi de nombreuses femmes pour proposer ses œuvres cinématographiques.

Chantal Akerman au 68e Festival du Film de Venise en 2011
Chantal Akerman au 68e Festival du Film de Venise en 2011 © Elisabetta A. Villa/WireImage

Retrouvez les dernières infos juridiques avec Yasmine Lamisse, et bien d’autres chroniques dans Le 6-8 en semaine sur La Une.

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