En août 2005, les Etats-Unis et l'Ukraine ont par ailleurs signé un accord concernant un appui américain à la recherche liée notamment aux menaces posées par des armes biologiques, en Ukraine.
Ce dernier vise, selon Andrew Weber, "à améliorer les laboratoires de santé publique, dont la mission est analogue à celle des Centres américains de contrôle et de prévention des maladies (qui forment l'agence de protection de la santé publique principale à l'échelle fédérale américaine, ndlr)". "Ces laboratoires ont récemment joué un rôle important dans la limitation de la propagation du Covid-19", ajoute-t-il.
En 1969, Richard Nixon, alors président des Etats-Unis, avait annoncé que le pays renonçait à l'utilisation de tous types d'armes biologiques. Quelques années plus tard, les Etats-Unis ont signé la Convention sur l'interdiction des armes biologiques, qui proscrit ces dernières. Elle est entrée en vigueur dans le pays en 1975. L'Ukraine, ainsi qu'une large majorité des Etats membres de l'Organisation des Nations Unies (ONU), ont aussi ratifié ce traité.
Il existe une idée fausse et répandue selon laquelle les Etats-Unis créeraient des armes biologiques
D'après Vickie Sutton, la directrice du Centre d'études de la biodéfense, du droit et des politiques publiques de l'université américaine Texas Tech, les Etats-Unis collaborent ainsi depuis des décennies avec d'autres pays pour limiter les armes biologiques et faire progresser la recherche afin de neutraliser tout agent pathogène.
"Il existe une idée fausse et répandue selon laquelle les Etats-Unis créeraient des armes biologiques", explique Vickie Sutton, précisant qu'à l'inverse, les Etats-Unis travaillent, notamment avec un certain nombre d'anciennes républiques de l'URSS, pour neutraliser les armes biologiques, comme le détaillent aussi des articles académiques.
"L'Union soviétique avait le plus grand programme d'armes biologiques jamais créé", abonde-t-elle. Après sa dislocation en 1991, les Etats-Unis ont ainsi pris plusieurs engagements dans le but de limiter les menaces potentielles liées aux armes développées par l'URSS. Le "Programme coopératif de réduction des menaces de destruction massive", qui dépend d'une agence du département de la Défense des Etats-Unis, a notamment été lancé.
Pour limiter des potentiels "débordements" spécifiquement liés aux armes biologiques, les Etats-Unis se sont aussi engagés à "aider la recherche afin de pouvoir répondre immédiatement" au déclenchement d'armes biologiques dans des pays faisant anciennement partie de l'URSS, précise Vickie Sutton.
Elle rappelle aussi que la convention internationale sur l'interdiction des armes biologiques ne prévoit pas de mécanisme d'inspection ou de vérification, mais que les pays qui l'ont ratifiée soumettent volontairement des rapports, appelés "mesures de prise de confiance". Selon certains chercheurs, même après avoir ratifié la Convention sur les armes biologiques, l'Union soviétique avait continué à développer ses armes biologiques.