Les auteurs des travaux ont mis au point des techniques de calcul afin d'obtenir des informations sur les fonctions et les hôtes des virus à ARN à partir de fragments de génome. Une analyse plus poussée a permis d'identifier 1243 espèces de virus à ARN liées à l'exportation du carbone. Onze d'entre elles ont été impliquées dans la promotion de l'exportation du carbone vers le fond de la mer. Parmi celles-ci, deux virus liés à des hôtes de la famille des algues ont été identifiés.
"Les résultats sont importants pour l'élaboration de modèles", estime Ahmed Zayed, chercheur en microbiologie à l'université d'État de l'Ohio et coauteur principal de l'étude.
"Ils permettent de prévoir ce qui se passe avec le carbone dans la bonne direction et à la bonne ampleur."
L'étude note également une présence importante des virus à ARN marins dans les océans Atlantique et Antarctique. Un phénomène que l'équipe de chercheurs n'avait pas prévu compte tenu du fait que la biodiversité est généralement plus dense et variée dans les régions tropicales que dans les zones polaires. "En matière de diversité, les virus ne se soucient pas de la température", commente le Pr Zayed.
Ces virus à ARN ont été détectés dans des échantillons de plancton collectés par le "Tara Oceans Consortium", une étude mondiale en cours visant à mesurer l'impact du changement climatique sur l'océan.