Climat

Ces bactéries océaniques pourraient être de puissantes alliées dans la lutte contre le réchauffement climatique

Ces bactéries océaniques pourraient être de puissantes alliées dans la lutte contre le réchauffement climatique.

© zf L

Par RTBF avec AFP

Tout comme la terre ferme, les eaux marines sont peuplées de bactéries. Certaines d'entre elles portent des virus mais un grand nombre pourraient favoriser le stockage du carbone au fond des océans.

Des virus ARN pourraient stocker du carbone au fond des océans

Cette découverte étonnante a été faite par des scientifiques américains de l'université d'État de l'Ohio et relayée dans la revue Science. Les chercheurs ont réalisé une analyse approfondie de pas moins de 5500 espèces porteuses de virus ARN marins.

En observant de près leurs gènes et leurs fonctions dans l'écosystème des océans, les auteurs des travaux ont constaté que ces particules pourraient contribuer à l'absorption du carbone de l'atmosphère et à son stockage permanent au fond de l'océan.

D'après les chercheurs, ces virus pourraient "s'orienter vers un carbone plus digeste, ce qui leur permettrait de produire des cellules de plus en plus grosses et de couler. Nous gagnerons ainsi quelques centaines ou milliers d'années supplémentaires pour échapper aux pires effets du changement climatique", estime le scientifique Matthew Sullivan, qui a dirigé l'étude. 

Algues et plancton au secours du climat

Les auteurs des travaux ont mis au point des techniques de calcul afin d'obtenir des informations sur les fonctions et les hôtes des virus à ARN à partir de fragments de génome. Une analyse plus poussée a permis d'identifier 1243 espèces de virus à ARN liées à l'exportation du carbone. Onze d'entre elles ont été impliquées dans la promotion de l'exportation du carbone vers le fond de la mer. Parmi celles-ci, deux virus liés à des hôtes de la famille des algues ont été identifiés.

"Les résultats sont importants pour l'élaboration de modèles", estime Ahmed Zayed, chercheur en microbiologie à l'université d'État de l'Ohio et coauteur principal de l'étude.

"Ils permettent de prévoir ce qui se passe avec le carbone dans la bonne direction et à la bonne ampleur."

L'étude note également une présence importante des virus à ARN marins dans les océans Atlantique et Antarctique. Un phénomène que l'équipe de chercheurs n'avait pas prévu compte tenu du fait que la biodiversité est généralement plus dense et variée dans les régions tropicales que dans les zones polaires. "En matière de diversité, les virus ne se soucient pas de la température", commente le Pr Zayed.

Ces virus à ARN ont été détectés dans des échantillons de plancton collectés par le "Tara Oceans Consortium", une étude mondiale en cours visant à mesurer l'impact du changement climatique sur l'océan. 

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