Santé physique

Ces chercheurs d'Harvard ont mis au point un vagin artificiel pour mieux étudier et comprendre les maladies gynécologiques

Ces chercheurs d'Harvard ont mis au point un vagin artificiel pour mieux étudier et comprendre les maladies gynécologiques.

© AndreyPopov

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Par RTBF avec ETX

Des scientifiques américains ont reconstitué un microbiome vaginal en laboratoire à partir de cellules vaginales vivantes. Ce dispositif inédit vise à mieux comprendre et assurer une meilleure prise en charge des maladies gynécologiques, notamment les infections vaginales bactériennes.

Deux donneuses ont permis de recréer une muqueuse vaginale

Reproduire un vagin avec de vraies cellules humaines pour tester des médicaments : c'est la solution ingénieuse développée par des scientifiques du Wyss Institute, rattaché à l'université de Harvard. Constitué à partir de tissus provenant de cellules vaginales issues de deux donneuses, le vagin artificiel est équipé d'une puce en silicone conçue pour imiter le plus fidèlement possible la réaction d'un réel vagin aux médicaments administrés pour traiter des infections vaginales telles que des mycoses ou les vaginoses bactériennes, qui touchent près de 30% de femmes par an à travers le monde.

"Tout comme les probiotiques sont désormais prescrits pour traiter les problèmes intestinaux, les biothérapies vivantes sont étudiées pour le traitement de la vaginose bactérienne. Cependant, il est difficile de mener des essais précliniques car le microbiome vaginal humain est radicalement différent de celui des modèles animaux courants", expliquent les chercheurs dans un communiqué.

Une avancée spectaculaire dans la recherche sur les biothérapies

Le tissu contenu dans la puce répond à de nombreuses caractéristiques physiologiques du vagin et la puce peut être inoculée avec différentes souches de bactéries pour étudier leurs effets sur la santé de l'organisme.

Les bactéries introduites dans le modèle de vagin permettent aux scientifiques d'observer leur effet sur les cellules vaginales humaines.

C'est notamment le cas des Lactobacilli, des bactéries qui produisent de l'acide lactique et créent un environnement acide à l'intérieur du vagin humain qui le protège des infections. Lorsqu'un autre type de bactérie, associé aux infections vaginales, a été cultivé sur la puce sans Lactobacilli, l'inflammation a augmenté et les cellules ont été rapidement endommagées, expliquent les chercheurs dans la revue Microbiome.

"Cette étude démontre le potentiel de l'application de la technologie des puces d'organes humains pour créer un modèle préclinique de la muqueuse vaginale humaine qui peut être utilisé pour mieux comprendre les interactions entre le microbiome vaginal et les tissus de l'hôte, ainsi que pour évaluer la sécurité et l'efficacité des produits biothérapeutiques vivants", concluent les scientifiques. "Nous espérons que ce nouveau modèle préclinique permettra de mettre au point de nouveaux traitements contre la vaginose bactérienne et de mieux comprendre la santé reproductive des femmes."

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