Franck est le chantre des anges, mais il est également celui des Eolides, de Psyché et des Djinns. Il est, par excellence, le musicien de l’air. Mais quand les ailes du séraphin se posent sur l’orchestre, c’est aussi, parfois, pour faire sonner les cuivres de la battue et d’un cortège antique.
Au lendemain de la Guerre franco-prussienne, Paris est déchirée entre un rejet de la musique allemande et une fascination naissante pour Wagner : en France, l’art lyrique est en crise.
"Puisqu’on ne veut pas de nous au théâtre, réfugions-nous au concert !", écrit Bizet à Franck. Aussitôt dit, le poème symphonique deviendra en fait le genre qui se soustrait à l’esthétique wagnérienne tout en séduisant le public parisien. Saint-Saëns, d’Indy, Duparc et bien d’autres se mettent alors à la musique à programme… et Franck aussi, avec Les Eolides qu’il avait "longtemps cherché", a-t-il écrit en référence au poème de Charles Leconte de L’Isle qui a inspiré cette œuvre.