La "classe moyenne". Le concept est largement utilisé dans le débat public, ces dernières semaines. Une classe moyenne qu’il faut aider face à ses factures énergétiques ou dont il faut préserver le pouvoir d’achat. Mais au fond, c’est qui, c’est quoi "la classe moyenne"? Déclic a tenté de s’y retrouver.
Un concept avant tout sociologique et politique
Pour Sébastien Brunet, directeur de l’IWEPS (Institut wallon de l’évaluation, de la prospective et de la statistique) la classe moyenne, en terme statistique, ça n’existe pas : "Les classes moyennes, c’est plutôt un concept sociologique qui a été élaboré à la sortie de la Seconde Guerre mondiale. On a vu, dans les 30 glorieuses, l’émergence de quelque chose de différent entre les classes populaires, les travailleurs… et les classes aisées, dans un contexte de société de consommation de masse. Mais ça n’a pas été balisé par des concepts statistiques, des indicateurs ou autres balises chiffrées.
Par contre, ajoute Sébastien Brunet : "C’est un concept dans lequel beaucoup de gens se retrouvent. Une sorte de véhicule flou, générique dans lequel tout le monde se retrouve un peu, d’une manière ou d’une autre. Du coup, c’est assez utile, politiquement, pour mobiliser les troupes".
Et pour les partis ? C’est qui la classe moyenne ?
Du coup, pour tenter de dissiper le flou nous avons contacté les 6 principaux partis francophones qui nous ont tous transmis leur définition de la "classe moyenne". Et parfois des raisons pour lesquelles ils préfèrent éviter le terme.
Du côté du PS, par exemple on parle plutôt de "travailleurs à revenus moyens" c’est-à-dire ceux qui vivent de leur travail ou, autrement dit, ceux qui n’appartiennent pas aux 20% les plus démunis ni les 20% les plus nantis.