Elles sont censées mettre à l’honneur ce qui se fait de mieux en matière de musique francophone. Sauf que, comme souvent, certains artistes nommés ont refusé de venir, d’autres appellent au boycott de la cérémonie… Mais c’est quoi le souci avec les Victoires ?
La cérémonie qui a lieu ce vendredi soir se retrouve une fois de plus dans la sauce. Et l’un des reproches habituels, c’est le manque de représentation des artistes rap. "Il n’y a pas Jul, Gims et Ninho, c’est de la merde", déclarait Cyril Hanouna dans son émission il y a quelques semaines en appelant au boycott des Victoires de la musique.
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Le monopole de la variété française
Quand on analyse la sélection des artistes nommés cette année, on se rend compte que le rap n’est en fait pas le seul style peu représenté (il y a même pire !). Angèle, Clara Luciani, Feu ! Chatterton, Hoshi, Juliette Armanet,… La part de la variété française et de la pop est énorme comparée à celle du Jazz ou des musiques du monde, par exemple. Mais le cas du rap reste le plus criant puisque contrairement au jazz ou aux musiques du monde, il est le style le plus populaire auprès du public.
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Quand le rappeur Sopico a appris qu’il était présélectionné dans la catégorie "Révélation masculine de l’année", il a annoncé qu’il ne participerait pas à la cérémonie s’il était nommé. "J’ai une 2e partie d’album à finir", s’était-il justifié, mais cela reflète tout de même la relation difficile entre les Victoires et le monde du rap. Malgré cette présélection, il ne fait finalement pas partie des nommés pour cette catégorie.
Il y a bien SCH qui lui est déjà sûr de remporter la Victoire de l’album le plus streamé pour un artiste masculin, mais ce prix est le seul qui n’est pas le résultat d’un vote mais qui se base sur le nombre de streams. Il ne s’agit donc pas, comme les autres Victoires, d’une reconnaissance de la part du monde professionnel de la musique.
Manque de diversité
Pour cette catégorie, côté féminin, c’est Aya Nakamura qui va décrocher le prix. Et cela nous amène au deuxième gros reproche qui est régulièrement fait aux Victoires de la Musique : le peu d’artistes noirs dans la sélection des nommés. "Tou (te) s les artistes sélectionné(e) s par le jury sont blanc (he) s, constatait amèrement sur Twitter la journaliste et militante antiraciste française Rokhaya Diallo à l’annonce des nominations. Aya Nakamura est la seule personne non-blanche qui y figure. Cette dernière n’a pas été choisie par le jury mais bien par le public pour le prix de l’album le plus streamé".