"C’est toute une vie à reconstruire" : un an après la tornade de Beauraing, Michel doit rebâtir une nouvelle maison

Ce dimanche de juin 2021, Beauraing se réveille assommée. La rue de Rochefort, à l’entrée de la localité, est barrée par les poteaux d’éclairage couchés sur la chaussée. Pignons renversés, vitres brisées, toitures envolées, les dégâts sont spectaculaires. Après le passage de la tornade, une centaine de maisons sont sinistrées.

Un an plus tard, la tornade ne fait pas encore partie du passé. Les toits bâchés et les échafaudages font encore partie du décor. Si la plupart des habitants ont pu réintégrer leur habitation, d’autres ont encore pas mal de chemin à parcourir avant de retrouver un toit au-dessus de leur tête.

Dans la rue de Rochefort, entre deux chantiers, gît la dalle d’une maison disparue. Cette maison, c’était celle de Michel Rezette. Il y a quelques jours, ce retraité de l’enseignant a décidé de finalement détruire ce qu’il restait de l’édifice sinistré.

"Au départ, ce n’était pas le projet", explique Michel. "Je devais abattre uniquement l’étage, mais quand on a voulu poser des hourdis sur le rez-de-chaussée, l’entrepreneur m’a alerté sur le fait que les murs présentaient des fissures."

Après un an d’attente, de discussions, de permis, l’ancien directeur d’école a pris la décision de repartir d’une page blanche : "ça fait quelque chose de détruire sa maison mais, au moins, on part sur de bonnes bases", sourit Michel.

Derrière ce sourire, se cache un sacré tempérament. Le septuagénaire ne cache pas son impatience mais il est désormais plus optimiste.

Un an, c’est long mais le moral est bon depuis que les travaux ont commencé

Avec sa famille, Michel habitait cette habitation depuis presque quarante ans. Et depuis sa mise à la retraite, il y avait consacré pas mal de temps et d’énergie.

Quand on voit les dégâts, il aurait dû y avoir des tués

"J’avais construit une véranda, un coin barbecue… J’étais pensionné depuis un an et comme on avait eu l’année du Covid, j’avais profité du beau temps pour faire beaucoup de travaux. Il faut tout recommencer. Mais quand on voit les dégâts, il aurait dû y avoir des blessés ou des tués. On a eu beaucoup de chance, quand même", conclut cette force de la nature.

Michel est hébergé dans un logement provisoire, mis à disposition par une commune voisine. Il espère entrer dans sa nouvelle maison d’ici moins d’un an.

À ce jour, le bourgmestre de Beauraing estime qu’il reste cinq maisons inhabitables dans le quartier. Certaines devront être démolies. Une autre, en piteux état, est mise en vente. Visiblement, tout le monde n’a pas eu le courage de tout reconstruire.