Les travaux devaient durer trois semaines, mais aujourd’hui, six mois plus tard, Mouloud et sa famille sont toujours en rénovation. " Je finis les travaux petit à petit. On est dans la poussière, mais au moins, on est ensemble. ", explique notre troisième victime de cet entrepreneur.
Pendant plusieurs mois, Mouloud est seul dans l’habitation en travaux. Sa fille et son épouse sont en France, dans la belle-famille. " Je dormais dans la cuisine. Ma femme et ma fille (ndlr : âgée d’à peine quelques mois) étaient à Paris. Je ne les voyais plus. C’était le plus difficile ", nous raconte-t-il, ému. " Il m’a vraiment mis dans une sale situation, surtout morale et financière aussi. "
Mouloud a lui perdu 2000 euros dans cette " affaire ". Il a réussi à en récupérer 4000 après de grosses négociations avec l’entrepreneur, qui avait laissé plusieurs outils chez lui. Mais ça n’efface pas les mois de galère vécue par la famille. " C’est un monstre. Il n’a pas de cœur ", soutient-il.
Aucune des trois victimes n’aurait imaginé un chantier aussi catastrophique. A chaque fois, l’homme met en confiance. " Les gens d’une même commune sont censés s’entraider ", estime Raphaël. C’est aussi ce qui a rassuré Sarah. " Il me disait : ‘On est voisins, on va se rencontrer à la boucherie, je ne vais pas vous arnaquer’ ", raconte-t-elle. " Il avait un discours rassurant. Il me disait que je pouvais être rassurée, mais à aucun moment ses paroles n’ont été suivies d’actes. "
Mouloud, Raphaël et Sarah ont une seule espérance commune, que cet entrepreneur ne puisse plus continuer ses agissements. Mais pour l’instant, les démarches entreprises par les différentes victimes n’ont rien donné.