Belgique

"Cet accord donne plus de moyens à l’état pour agir sur nos factures d’électricité" estime Charles Cuvelliez, professeur à l’école polytechnique de l’ULB

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Après l’accord trouvé sur le nucléaire entre Engie et le gouvernement belge, QR l’actu revient sur ce deal avec Charles Cuvelliez, professeur à l’école polytechnique de l’ULB.

Les conséquences de cet accord ?

Pour Charles Cuvelliez, malgré certaines inconnues, il faut souligner plusieurs points positifs : "Grâce à cet accord, l’état récupère de la souveraineté énergétique. Il a également plus de moyens s’il désire intervenir sur la facture des citoyens puisqu’il va directement toucher une partie des profits générés par l’exploitant. Et puis enfin, cet accord garantit un mix énergétique".

Des factures à la baisse ?

Le prix de l’électricité reste toujours attaché au gaz. Donc a priori, il n’y a pas de raison de penser que l’accord entre Engie et le gouvernement soit de nature à faire baisser le prix de nos factures mais pour Charles Cuvelliez, le fait que l'état touchera directement une partie des profits est un levier intéressant. "Récupérer les surprofits d’Engie est une manière d’intervenir sur la facture, mais le procédé est complexe. Comme l’état va toucher la moitié des profits d’Engie en tant que coexploitant, il pourra plus facilement agir sur les prix".

Reprendre le contrôle de la production nucléaire ?

Grâce à cet accord, l’état reprend en partie le contrôle de la production d’électricité. Mais cette reprise en main est très partielle puisqu’elle représente seulement 50% de la production de deux réacteurs sur 10 ans. Alors peut-on aller plus loin ? Et si l’état ne le fait pas, est-ce un manque de volonté ou de moyens financiers ? A entendre, notre expert, un contrôle à 100% par l’état n’est pas vraiment souhaitable : "Reprendre le contrôle à 100% implique que l’état devienne un acteur industriel et ce n’est pas la vocation de l’état. Par contre, dans cet accord, l’état va avoir un rôle économique et stratégique".

Construire de nouvelles centrales ?

Plutôt que de prolonger de vieilles centrales, ne serait-il pas plus bénéfique d’en construire de nouvelles ? En fait, c’est un problème de calendrier explique Charles Cuvelliez : "Aujourd’hui, nous avons un problème à court terme. Construire des centrales s’apparente à une solution sur le long terme. On parle beaucoup des réacteurs modulaires mais ils n’existent pas encore. Ils viennent des marins nucléaires mais leur transposition à une utilisation civile nécessite un travail qui n’a pas encore été réalisé".

QR l'actu

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