Santé physique

Cet appareil permet de détecter plus tôt la maladie d’Alzheimer

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Par Johanne Montay et Kamel Azouz

Il se présente comme un bonnet doté de capteurs posés sur le crâne. Cette technique de neuroimagerie pourrait améliorer la détection précoce et donc le traitement potentiel des patients atteints de la maladie d’Alzheimer.

La scène se déroule au H.U.B, l’Hôpital Universitaire de Bruxelles (ULB), le seul hôpital de Belgique à disposer à ce jour de ce nouvel équipement. Cette méthode de neuroimagerie est appelée "magnétoencéphalographie" (MEG, pour les amateurs d’abréviations médicales). L'aspect novateur, c'est d'avoir pu développer de nouveaux types de capteurs qui peuvent être placés non plus sur un casque rigide, mais directement sur la tête des patients.

Le professeur Xavier De Tiège, neurologue et responsable du service de Neuro-imagerie translationnelle au H.U.B nous en explique le fonctionnement : "Cet appareil permet d’étudier le cerveau en fonctionnement. C’est un ensemble de capteurs qui vont nous permettre d’enregistrer, à l’extérieur du crâne, cette activité, pour ensuite utiliser des outils mathématiques pour aller rechercher les régions du cerveau qui ont généré cette activité."

Cette technique directe devrait permettre de mieux repérer ce qui dysfonctionne dans le cerveau au stade précoce de la maladie d’Alzheimer. Elle s’apparente à l’électroencéphalographie, à la différence que ce n’est pas l’activité électrique qui est enregistrée ici, mais bien le champ magnétique généré par cette activité. Résultat : une technique plus précise et plus sensible.

Plus de casque, mais un contact proche

Les capteurs, dans cette version novatrice, ne sont donc plus placés sur un casque, mais sur un fin bonnet en contact direct avec la tête. "Le fait de les placer ainsi nous permet d’être beaucoup plus proches du cerveau, beaucoup plus sensibles à l’activité du cerveau et beaucoup plus précis pour localiser la région du cerveau qui a généré l’activité enregistrée. Avant, les appareils permettaient de le faire mais avant une sensibilité moindre (...) Ces nouveaux capteurs vont nous permettre de détecter de façon plus précoce les troubles du cerveau associés à la maladie d’Alzheimer."

 

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Savoir plus vite

Sabine Henry, Présidente de la Ligue Alzheimer, a accompagné sa belle-mère et sa sœur dans la maladie. Elle apprécie ainsi à sa juste place l’évolution de la recherche et des connaissances. "A l’époque, on ne pouvait même pas me dire d’où ça venait, comment prévenir, comment agir. Et maintenant, nous sommes en mesure de conseiller les personnes concernées."

L’idée de diagnostiquer la maladie avant même les premiers signaux permettrait aussi de développer de meilleurs traitements : "Le diagnostic précoce est important, pour la personne elle-même, pour prendre des dispositions pour sa vie future, mais aussi pour trouver des traitements ou des interventions possibles. Le plus tôt est le mieux. Il est important de connaître le plus tôt possible le diagnostic pour prendre des dispositions, se renseigner, s’informer et prendre des décisions pour être prémuni dans le cas où cela éclate", explique-t-elle. "Evidemment, il faut un accompagnement qui va de pair avec un diagnostic précoce, parce qu’autrement, on pourrait être désespéré. Il faut que cela soit fait avec prudence", précise-t-elle.

La maladie d'Alzheimer est jusqu’ici incurable et touche 1 personne sur 9 âgées de plus de 65 ans. Pour mettre au point l’appareil, deux hôpitaux universitaires bruxellois (l’UZBrussel et le H.U.B) se sont associés à une start-up bruxelloise (Digita. AI). Ce projet va bénéficier d’un subside d’1,2 millions d’euros de la part d’Innoviris, l’agence bruxelloise pour la technologie et l’innovation.

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