Une rentrée académique placée sous le signe des mesures anti-covid... Alors que l’enseignement supérieur attend son refinancement et une modification annoncée du décret paysage. Pour en parler ce soir sur le plateau de CQFD: Chems Mabrouk, présidente de la Fédération des Etudiant Francophones et Pierre Wolper, recteur de l'ULiège et président du Conseil des Recteurs Francophones.
A qui la responsabilité?
A partir de 2021, il faudra réussir sa première année en deux ans maximum. La ministre de l'enseignement supérieur, Valérie Glatigny, l'a annoncé ce matin. Une réforme du décret paysage qui vise à lutter contre l'allongement des études et qui devrait entrer en vigueur d'ici la prochaine rentrée. La présidente de la FEF affirme qu'une révision de ce décret était nécessaire, mais ne soutient pas la proposition de la ministre.
"Il s'agit de propositions visant à responsabiliser l'étudiant de son échec. Or, on sait que plein d'autres facteurs déterminent la réussite ou l'échec d'un étudiant: le niveau socio-économique, le bagage culturel, sa précarité, etc. Ce sont toutes ces choses que la ministre ne prend pas en compte, ça va renforcer les inégalités dans l'enseignement supérieur et ce seront les personnes les plus précaires qui en subiront le plus les conséquences", estime Chems Mabrouk.
Pour Pierre Wolper, responsabiliser les étudiants est primorial. "Les études universitaires, c'est prendre ses responsabilités. On s'inscrit, on commence un parcours, on est financé, quand on a des moyens limités, on a une bourse d'étude, c'est à chacun de prendre ses responsabilités de suivre son parcours", explique le recteur de l'ULiège qui ajoute que "ceux qui allongent leurs études sont généralement ceux qui en ont les moyens".
Les étudiants ne connaissent pas assez le décret paysage