Avec les inondations historiques au Pakistan, la pression sur les pays développés qui ont construit leur richesse grâce aux énergies fossiles a grimpé d'un cran, les plus pauvres réclamant des compensations pour les dévastations provoquées par le réchauffement de la planète.
Le terme officiel pour les discussions internationales sur le financement de ces dégâts qui n'ont pas été évités est "pertes et préjudices". Mais certains militants veulent aller plus loin et insistent pour parler "réparations", sur le modèle des revendications de compensations pour les descendants des esclaves.
Au delà d'une question de vocabulaire, les défenseurs du climat réclament également l'annulation des dettes de pays au bord du gouffre financier qui dépensent une part immense de leur budget à payer les intérêts au lieu d'investir dans des mesures pour se préparer aux désastres inéluctables.
"Il y un précédent historique, pas seulement la révolution industrielle qui a conduit à l'augmentation des émissions et à la pollution au carbone, mais aussi l'histoire du colonialisme et l'histoire de l'extraction des ressources, de la richesse et du travail", commente la militante Meera Ghani.
"Colonialisme"
"La crise climatique est une manifestation de systèmes d'oppression d'oppression imbriqués les uns dans les autres, c'est une forme de colonialisme", déclare à l'AFP celle qui a été membre de l'équipe de négociateurs climat du Pakistan.
L'idée n'est pas nouvelle, lancée il y plusieurs décennies avec le soutien des petits Etats insulaires menacés par la montée du niveau de la mer. Mais avec l'ampleur inédite des inondations qui ont ravagé le Pakistan, elle bénéficie d'un nouvel élan.
Il est clair que les pays les plus vulnérables du Sud sont les moins responsables du réchauffement. Et aujourd'hui, le Pakistan par exemple produit moins de 1% des émissions mondiales de gaz à effet de serre, contre près de 80% pour les pays du G20.
Sur la scène internationale, la réponse à la crise climatique a longtemps été centrée sur la réduction des émissions, l'adaptation aux impacts à venir, et l'aide aux pays pauvres pour financer ces deux aspects. Avec l'accélération déjà en cours des catastrophes, les "pertes et dommages" sont devenus un dossier brûlant.
Mais les pays pauvres n'ont pas obtenu d'engagement financier l'an dernier à la COP26, les pays riches concédant seulement la tenue d'un dialogue sur le sujet jusqu'à 2024.